Esclavage en Libye : indignation unanime des dirigeants africains

Samedi 18 Novembre 2017 - 16:32

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La vente aux enchères de migrants africains dénoncée cette semaine par l’ONU, dans un documentaire choc de la chaîne américaine CNN, continue de provoquer une vague d’indignations à travers toute l’Afrique.

Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Guinéen Alpha Condé, a dénoncé la pratique honteuse. Il « exprime son indignation face au commerce abject de migrants qui prévaut en ce moment en Libye et condamne fermement cette pratique d’un autre âge », selon la présidence de l’UA, dans un communiqué. « Ces pratiques modernes d’esclavage doivent cesser et l’Union africaine usera de tous les moyens à sa disposition pour que plus jamais pareille ignominie ne se répète », a martelé le chef de l’Etat guinéen. Alpha Kondé a invité instamment « les autorités libyennes à ouvrir une enquête, situer les responsabilités et traduire devant la justice les personnes incriminées » et « à revoir les conditions de détention des migrants ».

Pour le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, qui a jugé « inhumaine » la coopération de l’Union européenne avec ce pays, il est temps d’agir pour arrêter la vente aux enchères des migrants. « La communauté internationale ne peut pas continuer à fermer les yeux sur les horreurs inimaginables endurées par les migrants en Libye », a-t-il déclaré. « La souffrance des migrants détenus en Libye est un outrage à la conscience de l’humanité », a souligné Zeid Ra’ad Al Hussein.

Dans un communiqué officiel, le gouvernement sénégalais a également réagi après avoir « appris avec une vive indignation la vente sur le territoire libyen de migrants originaires d’Afrique subsaharienne ». Dakar « dénonce avec vigueur et condamne de la manière la plus ferme ce trafic d’êtres humains, qui constitue une grave offense à la conscience de l’humanité », indiquent les dirigeants sénégalais qui ont demandé que les autorités libyennes compétentes, l’UA et l'ONU mènent sans délai une « enquête sur cette pratique d’un autre âge afin que toutes les dispositions soient prises pour y mettre fin ».

« Fortement choqué », selon un proche qui a requis l'anonymat, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a, quant à lui, demandé à ce que ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour du sommet Union africaine - Union européenne des 29 et 30 novembre à Abidjan. « La vente aux enchères de migrants comme esclaves en Libye m’indigne profondément. J’en appelle aux autorités libyennes et aux organisations internationales, afin que tout soit mis en œuvre pour que cesse cette pratique d’un autre âge, que nous croyions à jamais révolue », a-t-il fait souligner.

Selon le ministre nigérien des Affaires étrangères, Ibrahim Yacouba, le chef de l’Etat nigérien a « instruit » les membres du gouvernement « de rester mobilisés, en lien avec tous les pays africains » sur cette question.

La plupart des migrants qui font route vers la Libye, dans l’espoir de gagner l’Europe, sont originaires du Nigeria, du Sénégal et de la Gambie. En cours de route, ils sont capturés pour être réduits en esclavage.

 

Nestor N'Gampoula

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