Espèces menacées : la Cites favorable à l’interdiction de la vente d’éléphants à des zoos

Lundi 19 Août 2019 - 13:00

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Dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) dont les travaux se tiennent depuis le 17 jusqu’au 28 août à Genève, en Suisse, plusieurs pays ont décidé de limiter strictement les ventes d’éléphants sauvages d’Afrique.

La vente d’éléphants d’Afrique de l’ouest, du centre et de l’est, qui figurent depuis longtemps parmi les espèces protégées, était déjà interdite, à la différence de ceux d’Afrique australe, moins menacés. Et faute de proscription, le Zimbabwe, par exemple, a capturé et vendu plus de cent éléphanteaux bébés éléphants à des zoos chinois depuis 2012, selon Human society international(HSI). Cette situation a amené la conférence de l’ONU sur les espèces menacées à réglementer davantage ce secteur.

A l’occasion, le texte soumis a fait un pas important vers l’interdiction de la vente d’éléphants sauvages à des zoos, une « victoire historique » qui a été saluée par les écologistes. Les Etats ont notamment interdit la capture pour des structures de maintien en captivité (parcs zoologiques, parcs de loisirs...), une pratique considérée comme « cruelle » par les défenseurs de la cause animale.

La proposition, qui a rassemblé quarante-six votes pour dix-huit contre et dix-neuf abstentions, a donc atteint dans l’une des deux commissions, la majorité des deux tiers requise pour être adoptée. Malgré cela, il faudra qu’elle soit approuvée en séance plénière, le 28 août, lors de la réunion de clôture de la conférence Cites sur les espèces menacées. En attendant cette démarche, il est établi que les ventes d’éléphants sauvages d’Afrique sont désormais limitées à celles destinées à maintenir les animaux dans leur environnement naturel.

Réagissant à l’interdiction de la vente d’éléphants aux zoos, HSI s’en est félicitée: « Cette décision va sauver un nombre important d’éléphants arrachés à leurs familles dans la nature et contraints de passer leurs vies emprisonnés dans des zoos dans des conditions médiocres », s’est réjouie Iris Ho de ce groupe de protection animale à Washington, citée dans un communiqué. « C’est un pas considérable dans la bonne direction », a-t-elle ajouté.

La responsable de la faune sauvage au sein de la Société mondiale de protection des animaux (WSPA), Cassandra Koenen, a également réagi. « Cette décision préliminaire affirme de manière forte que les éléphants n’appartiennent pas à l’industrie du divertissement », a-t-elle relevé dans un communiqué.

La conférence du Cites rassemble des milliers de délégués - responsables politiques et des experts de la conservation - venus de plus de cent quatre-vingts pays. Ils débattent de cinquante-six propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes sauvages. La réunion survient après la publication d’un rapport de l’ONU en mai annonçant qu’un million d’espèces étaient menacées de disparaître.

Créée, il y a plus de quarante ans, la Cites fixe les règles du commerce international de plus de trente-cinq mille espèces de faune et de flore sauvages et dispose d’un mécanisme qui lui permet d’imposer des sanctions aux pays qui vont déroger à ces règles.

 

 

Nestor N'Gampoula

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