Espoir

On ne saurait jurer, bien évidemment, que le Forum sur la paix et la réconciliation de la Centrafrique qui se tient depuis lundi à Brazzaville résoudra la terrible crise qui déchire ce peuple frère. Mais du moins lui permettra-t-il de faire un pas en avant dans la bonne direction et, de ce fait, redonnera-t-il espoir à celles et à ceux qui, sur le terrain, se battent depuis des mois afin que la paix l’emporte sur la violence, la raison sur la passion, l’intelligence sur la bêtise humaine.  Et c’est déjà beaucoup.

Que Brazzaville, notre capitale, se trouve au cœur du processus dont pourrait sortir une solution durable n’a rien qui doive nous étonner. Instruit par la terrible expérience qu’il a faite lui-même, il n’y a pas si longtemps, le Congo est certainement l’un des pays du continent le mieux placé pour aider ses voisins à résoudre leurs conflits. Et c’est ce qui explique pourquoi les factions centrafricaines qui se déchirent sans répit sur le terrain ont accepté de venir chez nous exposer leurs différends afin de les résoudre.

Ajoutons à ce qui précède, et pour faire bonne mesure, que la dimension religieuse, confessionnelle, de la guerre interne qui déchire la Centrafrique est depuis le départ perçue par les plus hautes autorités du Congo comme la clé qui peut ouvrir la porte de la paix. Ce message, que le président Denis Sassou N’Guesso avait fait passer à Rome par diverses voies avant même que ne débute la crise à Bangui, a été confirmé de façon tragique par la suite des évènements. Il se trouve de facto au cœur des débats qui se déroulent actuellement dans nos murs et qui prendront fin ce soir.

Faire en sorte que la croyance en un être suprême, c’est-à-dire en Dieu ou en Allah, ne soit pas un motif de division mais au contraire un sujet de dialogue permanent et donc de paix entre les hommes est un enjeu majeur. S’il est atteint, ou même simplement approché à la faveur du forum qui s’achève au Palais du Parlement, la cause de la paix progressera de façon décisive. Et le Bassin du Congo tout entier accèdera enfin à la sérénité qui lui fait aujourd’hui si cruellement défaut.

Prions pour que ce qui semble aujourd’hui une utopie devienne réalité.