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Et alors…

Mercredi 7 Mai 2014 - 0:13

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Si ce que nous écrivons ici même depuis des mois, à savoir qu’une réforme de l’acte fondamental sur lequel repose notre démocratie est probable sinon même certaine, pourquoi donc les formations politiques censées représenter le peuple congolais n’en font-elles pas leur cheval de bataille ? Peu importe, à la vérité, qu’elles soient pour ou contre la révision de la Constitution puisqu’en dernier ressort ce sont les citoyens et eux seuls qui décideront ; mais ce qui apparaît pour le moins étonnant, c’est le peu d’intérêt apparent que les dirigeants des partis et des formations politiques lui accordent.

Mis à part, en effet, quelques exceptions notables dans l’une ou l’autre des villes où se jouera la partie si d’aventure les plus hautes autorités de l’État se prononcent pour un tel changement, l’on est frappé par le peu d’attention apparent qu’il suscite dans les milieux concernés au premier chef. Certes, l’approbation ou la réprobation s’exprime avec force dans les conversations privées, mais aucun débat public sérieux n’est engagé sur le sujet en dehors des prises de position favorables enregistrées dans les départements à l’occasion des visites que le président de la République y effectue. Tout se passe, en fait, comme si la classe politique congolaise n’accordait guère d’importance à un sujet pourtant essentiel dont dépend pour une large part la stabilité de son pays.

Rien, pourtant, ne serait plus utile dans le moment présent, qu’un véritable débat sur la réorganisation de la gouvernance publique, sur le nombre et la durée des mandats présidentiels, sur les rapports entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, sur la représentation des structures traditionnelles au sein de l’édifice démocratique, sur le contrôle des administrations d’État par des institutions représentatives. Et rien ne passionnerait plus les simples citoyens que nous sommes qu’un échange d’idées sur ces différents sujets puisque de cette confrontation sortiraient à coup sûr des idées nouvelles.

La démocratie présente sur tous les autres régimes politiques l’avantage de n’être pas figée. Parce qu’elle repose sur le libre vote des citoyens, elle peut se réformer de l’intérieur pour s’adapter aux changements qui marquent la société. Est-il donc absurde d’espérer que le débat sur la révision de la Constitution permette enfin un tel échange ?

Les Dépêches de Brazzaville

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