Et si l’Euro … ?

Oui que se passerait-il si l’Euro venait à disparaître comme nombre d’experts le prédisent au vu de la crise sans fin que vit la Grèce ? La question se pose désormais avec acuité  pour le Vieux continent, bien sûr, qui serait le premier concerné par l’implosion du système monétaire qu’il eut tant de mal à construire, mais aussi et peut-être plus encore pour les quatorze pays africains qui appartiennent indirectement à cette zone économique via le Franc CFA.

Évoquer ce problème n’est certainement pas politiquement correct. Aussi, voit-on mal comment, diplomatie oblige, les dirigeants africains pourraient l’évoquer avec les autorités de la France et de l’Union européenne à l’occasion de l’une ou l’autre des rencontres inscrites sur leur calendrier officiel. Et pourtant il y a probablement urgence à en parler, ne serait-ce qu’en raison des effets induits que la suppression de la monnaie unique européenne ne manquerait pas d’avoir sur nos économies.

Laissons aux experts le soin de dire comment une telle crise se déroulerait et de quelles façons les nations qui ont le Franc CFA en commun s’y prendraient pour en conjurer les effets induits sur leur propre économie ; le problème est trop technique, trop complexe,  pour que de simples observateurs puissent donner des précisions sur le sujet. Interrogeons-nous en revanche sur l’attention que les dirigeants africains devraient dès à présent porter au sujet ; car l’Histoire, et tout particulièrement la dévaluation subite du Franc CFA  en 1994,  nous a appris que l’on ne se préoccupe jamais assez tôt de ce genre de problème.

Dans ce domaine comme dans bien d’autres, l’Afrique compte aujourd’hui suffisamment de spécialistes, d’experts, de techniciens pour imaginer les solutions qui permettraient de conjurer le mauvais sort. Et l’enjeu apparait tel qu’il serait  peu raisonnable en vérité d’attendre que la crise éclate pour s’en préoccuper sérieusement. Ceci est d’autant plus vrai qu’une bonne partie des réserves monétaires et financières des pays africains sont conservées à titre de garantie dans les coffres des banques centrales du Vieux continent, la Banque de France en particulier.

Même si cela ne se voit pas encore, il y a urgence.