Etat d’urgence sanitaire : les vols de boutiques se multiplient à Brazzaville

Lundi 13 Avril 2020 - 14:30

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Décrété depuis le 1er avril, le couvre-feu offre l'occasion à des malfrats d'éventrer les boutiques d’alimentation et les dépôts de boissons dans certains quartiers de la capitale.

 

Au Lycée Thomas-Sankara au numéro 22 de la rue Opangi, une boucherie d’un diplômé sans emploi a été éventrée dans la nuit de samedi à dimanche. Les voleurs ont cassé la grille extérieure et défoncé  la  fenêtre pour avoir accès à la boutique où était stockée  les boissons, les aliments et  les machines à sous des Chinois (jeu du hasard).  « Je partais acheter le pain vers 5h40. J’ai constaté que l’ampoule n’éclairait pas. Quand je me suis rapproché de la boucherie, j’ai découvert que la grille de la fenêtre était cassée. Je voyais mes deux congélateurs ouverts. J’ai alerté les gens et ensemble nous avons fait le constat », a  témoigné  Nitch Bardin Miyack,  propriétaire de la structure. Il  a ajouté :« Ils ont pris des aliments d’une valeur de cent mille francs CFA, six casiers de jus dont trois remplis de boissons. Ils ont aussi emporté quatre machines à sous des Chinois. Heureusement depuis la fermeture des salles de jeu par le gouvernement, les Chinois avaient retiré leur argent ».

Ce dernier affirme, par ailleurs, que les indices laissés sur place par les auteurs de ces actes témoignaient qu’ils  opéraient nus pieds.  « En suivant leur pas, nous avons retrouvé les machines cassées  après la rue Lebango. Ce qui est curieux, là où nous avons découvert les bouteilles de jus cassables, on a remarqué que les gens qui s’ y  trouvaient portaient les rangers », a-t-il signifié.  

L’identité des auteurs de ces actes reste à prouver. Les éléments de la force publique seraient indexés. Car, depuis l’entrée en vigueur du couvre-feu, ce n’est pas le premier cas de vol enregistré dans les quartiers. Quelques jours avant, un magasin d’un Ouest-Africain au Lycée Thomas-Sankara avait subi le même sort. Les  appareils électroménagers et les matelas avaient été dérobés.

A Mikalou à l’arrêt pharmacie, un dépôt de boissons-cave avait aussi été visité par les voleurs. L’on signale le même cas à Texaco, Poto-Poto, Moungali et à Mfilou où des  magasins  d’alimentation ont été pillés. Les commerçants se demandent comment les voleurs arrivent à emporter des biens pendant les heures de couvre-feu sans qu’ils ne soient interpellés par les éléments de la force publique qui effectuent les patrouilles dans les quartiers.  

Interpellé par l’assemblée nationale sur le sujet, le Premier ministre Clément Mouaba déclarait : « Si une telle idée se confirme,  il sera nécessaire d' y remédier… Ce sont des choses qu’on ne pourra plus constater, si c’est avéré après enquête, que ce sont les agents de l’Etat eux-mêmes qui se muteraient en voleurs, à ce moment-là, ils seront radiés immédiatement des rangs de l’armée ou de la police. Je crois que ce sont des incidents qui arrivent, mais nous y veillerons ».

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Nitch Bardin Miyack faisant le constat des objets volés dans sa boucherie /adiac

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