Etats-Unis : Donald Trump se pose en rassembleur dans son discours sur l’état de la nation

Mercredi 6 Février 2019 - 12:15

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Le président américain s’est adressé, le 5 février, aux Américains, devant un Congrès réuni au grand complet, en tentant une conciliation dans un climat politique délétère dans son pays, marqué par des tensions politiques et des propos enflammés qu'il tient constamment sur certains sujets, dont l’immigration.

D’entrée de jeu, Donald Trump, qui s’exprimait à l'occasion du traditionnel discours sur l'état de la nation, en présence de la nouvelle « Speaker » de la Chambre des représentants, Nancy Pelosa, a multiplié les appels au compromis en insistant sur la sécurité à la frontière avec le Mexique. S’il a une nouvelle fois affirmé que le mur à la frontière avec le Mexique serait construit, il n’a finalement pas, comme il l’avait laissé entendre, déclaré une « urgence nationale », procédure exceptionnelle qui lui permettrait de contourner le Congrès.

« Le programme que je vais présenter ce soir n’est ni républicain ni démocrate. C’est celui du peuple américain (…). Ensemble, nous pouvons mettre fin à des décennies de blocage politique, guérir les blessures anciennes, construire de nouvelles coalitions », a-t-il fait savoir.

Le président républicain a, par ailleurs, dénoncé, avec une virulence rare dans l’hémicycle, les enquêtes judiciaires « ridicules » et « partisanes » qui le visent à vingt et un mois de la prochaine présidentielle. Il faisait allusion aux investigations du procureur spécial, Robert Mueller, sur les liens entre son équipe de campagne et la Russie.

Evoquant la situation de l’économie américaine, Donald Trump s’en est réjoui en faisant valoir de très bons chiffres et un marché du travail extrêmement dynamique. « Après vingt-quatre mois de progrès rapides, le monde entier envie notre économie, notre armée est la plus puissante de la terre et l’Amérique gagne chaque jour », a-t-il souligné.

Les questions sanitaires ont été aussi au centre des préoccupations du président américain. A ce sujet, il a fixé comme objectif aux élus du Congrès de dégager les moyens nécessaires pour « éliminer l’épidémie du VIH » aux Etats-Unis d’ici à dix ans.

En ce qui concerne la politique étrangère des Etats-Unis, Donald Trump a insisté sur le retrait des troupes américaines de Syrie mais aussi d’Afghanistan, pays au sein duquel il a évoqué des discussions « constructives » avec les talibans. « Les grandes nations ne se combattent pas dans des guerres sans fin », a-t-il affirmé pour défendre le retrait annoncé de ces troupes, alors que le Sénat avait approuvé la veille, à une très large majorité, un amendement critiquant sa décision de retirer les troupes américaines de ces deux pays.

Profitant de ce rendez-vous parlementaire, le 45e président des Etats-Unis a annoncé le pays et la date de son prochain sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un : les 27 et 28 février au Vietnam. Il a conclu son discours d’un peu plus de quatre-vingts minutes sur une tonalité rassembleuse : « Nous devons choisir si nous nous définissons par nos différences ou si avons l’audace de les transcender ». Mais des analystes pensent que le prochain combat budgétaire, avec une échéance fixée au 15 février, pourrait marquer la reprise d’un affrontement politique sans merci jusqu’à l’élection présidentielle de novembre 2020.

Juste après le discours du président américain, Stacey Abrams, une femme noire et figure montante du parti des démocrates, lui a donné la réplique au nom de sa famille politique. « Ce sont les immigrants, pas les murs, qui rendent l’Amérique plus forte », a-t-elle répondu en s’opposant ouvertement à la politique de l’administration Trump sur l’immigration.

« On dirait que, tous les ans, le président se réveille le jour du discours sur l’état de l’Union avec une soudaine envie d’unité. Les trois cent soixante-quatre autres jours de l’année, le président passe son temps à nous diviser », avait ironisé, avant même le discours, Chuck Schumer, ténor démocrate du Sénat, en référence aux appels à l’unité.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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