États-Unis/Afrique : ouverture du sommet à Washington

Lundi 4 Août 2014 - 20:30

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Lundi 4 août s'est ouvert à Washington le  premier sommet États-Unis/Afrique sur le thème "investir dans la prochaine génération". Pendant trois jours, la quarantaire de chefs d'États africains et leur homologue américain vont discuter d'opportunités d'affaires entre les deux continents mais aussi de sécurité, de la menace du virus Ebola ou encore de gouvernance.

Le Secrétaire d'Etat, John Kerry (au centre) entouré du Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim à droite et du Représentant au commerce, Michael Froman ©Département d'EtatLe sommet États-Unis/Afrique s'est ouvert par deux forums : l'un consacré à l'AGOA, l'accord commercial conclu entre les États-Unis et les nations africaines, sous l'administration Clinton, afin de leur faciliter l'accès au marché américain, l'autre organisé en parallèle sur la société civile. 

Qualifié d'historique par le Secrétaire d'État américain, John Kerry, l'équivalent du ministre des Affaires étrangères, le premier sommet États-Unis/Afrique est résolument placé sous le signe de l'Afroptisme. Les responsables outre-atlantiques répètent à l'envie que l'Afrique, qui concentre 10 des quinze économies affichant les plus forts taux de croissance et comptera d'ici quelques années la plus importante main d'oeuvre au monde, est le marché du futur. De quoi aiguiser l'appétit des États-Unis qui entendent bien intensifier leurs relations avec le continent et entrer de plein pied dans la compétition avec l'Europe, la Chine, l'Inde ou le Brésil pour devenir un partenaire commercial privilégié. "Nous voulons et nous allons travailler dur pour que plus d'entreprises américaines investissent en Afrique. Nous voulons également que plus d'entreprises africaines investissent aux États-Unis" a affirmé John Kerry au cours du Forum de l'AGOA organisé au siège de la Banque mondiale. 

Le Gabon abritera le prochain forum de l'AGOA

Le 13ème sommet de l'AGOA a été l'occasion de réfléchir sur les orientations à prendre pour le renouvellement de ce partenariat prévu initialement jusqu'en 2015. Si les États-Unis ne sont pas le premier partenaire commercial de l'Afrique, l'AGOA a tout de même permis aux échanges entre ces deux entités de croître au cours des 14 dernières années : les exportations américaines vers le continent ont été multipliées par quatre pour atteindre 24 milliards de dollars et les importations provenant des pays signataires de l'AGOA ont été multipliées par  300 pourcent. Le cas du Congo, signataire en décembre dernier du Trade Facilitation Agreement (Accord de facilitation du commerce) destiné à éliminer les tracasseries administratives aux frontières a été particulièrement signalé. Le prochain forum de l'AGOA se tiendra d'ailleurs l'an prochain pour la première fois en Afrique centrale, au Gabon.

"C'est un moment d'opportunités pour  tous les Africains. Mais c'est également un moment où il faut prendre des décisions" a déclaré John Kerry au Forum de l'AGOA "car c'est cela qui va déterminer si l'Afrique pourra tirer profit de sa plus grande ressource qui sont les talents, les capacités et les aspirations de sa population". Le Secrétaire d'État américain a insisté sur l'importance de la transparence et de la lutte contre la corruption pour attirer plus d'investisseurs et rendre les marchés du continent plus compétitifs.

Outre l'économie, l'épidémie d'Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest a été ajoutée à l'agenda des discussions. La grave crise sanitaire a d'ailleurs retenu dans leurs pays le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma et son homologue libérienne Ellen Johnson Sirleaf, contraints de rester faire face à l'épidémie. S'ajoutent à la liste des absents au sommet de Washington : les dirigeants des pays jugés infréquentables par les Américains. Il s'agit de la Centrafrique, l'Érythrée, du Soudan et du Zimbabwe mais également de l'Égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, qui a décliné l'invitation.

Les questions sécuritaires seront également abordées et notamment la menace terroriste, Washington s'inquiétant des efforts de groupes terroristes pour s'implanter au nord du Mali, en Somalie ou au Nigéria. Si Barack Obama n'a prévu aucune rencontre bilatérale, John Kerry s'est déjà entretenu en tête à tête avec le vice-président angolais, les présidents de la République démocratique du Congo, du Burundi et du Burkina Faso, ainsi qu'avec le premier ministre lybien.

Le chef de l'État américain recevra ces hôtes africains mardi soir pour un dîner d'État à la Maison Blanche avant le sommet en lui-même qui se tiendra le 6 août.

 

 

 

de notre envoyée spéciale à Washington, Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 et 2 : Le Secrétaire d'Etat, John Kerry (au centre) entouré du Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim à droite et du Représentant au commerce, Michael Froman ©Département d'Etat