Etats-Unis/Corée du Nord : l’escalade verbale entre Donald Trump et Kim Jong-Un continue

Jeudi 4 Janvier 2018 - 19:09

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Lorsque tous les ingrédients sont réunis, il suffit parfois d’un petit malentendu pour déclencher une guerre. Les discours belliqueux et les menaces auxquels se livrent le président américain et son homologue nord-coréen n’ont fait qu’empirer ces derniers mois. Les menaces réciproques sont d’autant plus dangereuses qu’elles se jouent entre deux puissances nucléaires.

Les tensions entre Washington et Pyongyang ne sont pas prêtes de s'apaiser, d'autant que le leader nord-coréen veut, pour la nouvelle année, produire davantage de têtes nucléaires. Si 2017 fut l'année de tous les dangers, 2018 promet la même chose. Malgré les condamnations unanimes et le durcissement des sanctions des Nations unies, la Corée du Nord ne renonce à rien.
Les deux tirs de missiles balistiques intercontinentaux, en juillet dernier, confirment désormais que le régime nord-coréen a avancé à pas de géant dans ce domaine. Le tir du 28 juillet a révélé que la Corée du Nord possède des missiles d'une portée de 10 000 km et qu’elle en maîtrise la technologie.
Kim Jong-un a menacé de transformer Séoul, la capitale sud-coréenne, alliée de Washington, en une «mer de flammes» et de tirer des missiles sur l'île de Guam, avant-poste stratégique des Américains dans le Pacifique.
Dans un message du nouvel an, le dirigeant nord-coréen a promis de produire en masse des têtes nucléaires et missiles balistiques. Il a assuré avoir en permanence sur son bureau le bouton de l’arme atomique. « Les États-Unis sont à la portée de nos tirs nucléaires. Le bouton nucléaire est toujours sur mon bureau. Les Américains doivent prendre conscience que ce n'est pas du chantage, mais la réalité », a averti Kim Jong-Un.
Il a répété que la Corée du Nord avait atteint son but, accéder au statut d'Etat nucléaire, et souligné que ses programmes d'armement étaient de nature défensive.
« Nous devons toujours nous tenir prêts à mener des contre-attaques nucléaires immédiates contre les projets ennemis de guerre nucléaire. La Corée du Nord "peut affronter n'importe quelle menace nucléaire des Etats-Unis, elle dispose d'une (force de) dissuasion forte qui est capable d'empêcher les Etats-Unis de jouer avec le feu », a-t-il lancé.
Pyongyang justifie ses programmes militaires par la nécessité de se protéger de Washington. Il considère les opérations militaires américaines dans la région, à l'instar des manœuvres conjointes entre Washington et Séoul, comme la répétition d'une invasion de son territoire.
Les nouvelles déclarations du numéro un nord-coréen surviennent alors qu'un ancien haut responsable militaire américain a prévenu que les Etats-Unis n'avaient « jamais été aussi proches » d'une guerre nucléaire avec le Nord.
Le président américain, Donald Trump, a riposté aux opérations militaires nord-coréennes en alliant des menaces. Il s’est engagé à la tribune de l'ONU à « détruire totalement » la Corée du Nord en cas d’attaque lancée par Pyongyang, et les insultes à l’endroit de Kim Jong-Un, qualifié de « petit homme fusée ». Il a promis de répondre au danger nord-coréen par «le feu et la colère».
Réagissant à cette situation, le président fondateur de l’Institut français d’analyse stratégique, François Géré, a indiqué que « la joute verbale » à laquelle se livrent Donald Trump et Kim Jong-un a pour effet « de bloquer la perspective de l’ouverture de négociations et d’un retour au dialogue diplomatique normal ».
Pour sa part, l’ambassadeur de Chine auprès de l’ONU, Liu Jieyi, a mis en garde les autorités des deux pays contre les échanges de menace. Il a réitéré que « la négociation est la seule solution » et appelle les acteurs à entrer dans le dialogue.
 

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non