Exploitation des ressources naturelles : Antonio Guterres plaide pour la coopération afin d’éviter des conflits

Mercredi 17 Octobre 2018 - 11:47

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Le secrétaire général de l’ONU a exhorté les Etats membres, le 16 octobre, à entretenir des rapports de bon voisinage et une plus grande coopération dans la gestion des ressources naturelles afin d’éviter tout différend.

Devant les membres du Conseil de sécurité lors d’une réunion sur le lien entre les ressources naturelles et les conflits, Antonio Guterres a souligné:« L’exploitation des ressources naturelles ou la concurrence pour les exploiter peut conduire à un conflit violent ». Ajoutant : « Une distribution inéquitable des ressources naturelles, la corruption et une mauvaise gestion peuvent également conduire à un conflit, en particulier dans les pays dotés d’institutions faibles ».

D’après certaines études des Nations unies, plus de 40% des conflits armés internes de ces soixante dernières années ont été liés à des ressources naturelles (pétrole, gaz, minéraux, eau et terres).  Ces documents notent qu’avec l’impact croissant du changement climatique, les risques de conflits liés aux ressources naturelles ne feront que croître. Ils s’appesantissent sur d’autres facteurs, notamment la croissance démographique, la consommation croissante et la dégradation de l’environnement qui exercent également des pressions importantes sur la disponibilité de nombreuses ressources naturelles.

« Depuis 1990, 75% des guerres civiles en Afrique ont été partiellement financées par les revenus provenant des ressources naturelles. L’extraction illégale de minéraux, de bois et de charbon de bois a ainsi alimenté la violence dans un certain nombre de régions », relève-t-on.

Si en République démocratique du Congo cette exploitation illicite a généré des recettes de près d’un milliard de dollars pour les rebelles et les groupes criminels, en République centrafricaine, l’extraction de minéraux par de nombreux groupes armés et milices a contribué à maintenir et à prolonger le conflit. Devant cet état de chose, le secrétaire général de l’ONU a appelé les autorités nationales à prendre des mesures pour faire face à ces problèmes. « Il faut faire plus pour réglementer la provenance, la vente et le commerce des minéraux grâce à des accords de coopération associant la société civile, les gouvernements ainsi que les organisations régionales et internationales », a-t-il déclaré. Antonio Guterres a pris pour exemple, le processus de Kimberley qui a réussi à réduire le commerce des diamants de guerre.

Rappelant que les ressources naturelles partagées ont toujours été « un catalyseur de la coopération entre les États, les communautés et les peuples », le chef de l’ONU a illustré son propos par quelques exemples. Il a cité le partage des bénéfices tirés des ressources en eau parmi les États riverains du bassin du fleuve Sénégal, qui date depuis de longues années, et le lac Titicaca (Amérique latine), le plus grand lac d’eau douce du continent qui « constitue depuis longtemps une source de coopération entre la Bolivie et le Pérou ». « Dans le bassin du lac Tchad, la coopération dans le domaine de l’eau a également joué un rôle essentiel en rassemblant les pays pour qu’ils s’attaquent aux problèmes plus vastes de la région », a-t-il poursuivi.

Le secrétaire général a saisi cette opportunité pour évoquer un certain nombre de mesures prises par l’ONU afin d'encourager la coopération. Il a indiqué que l’organisation cherche ainsi à renforcer sa capacité à faire face à la menace croissante des risques de sécurité liés au climat. Elle s’efforce aussi d’utiliser au maximum la médiation dans le domaine des ressources naturelles comme outil de prévention des conflits et de renforcer son partenariat avec les organisations régionales et sous-régionales en la matière. De plus, a-t-il dit, les Nations unies cherchent à renforcer la capacité des réseaux et des organisations de femmes à s’impliquer dans des processus de dialogue et de médiation sur les ressources naturelles et l’environnement.

 

Nestor N'Gampoula

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