Exposition de Milan 2015 : les robustes ambitions du Burundi

Mardi 5 Novembre 2013 - 18:47

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L’Exposition universelle de Milan sera l’occasion pour Bujumbura d’affirmer des projets de développement et de nouer un solide partenariat avec l’Italie

C’est toute l’Afrique centrale désormais qui s’est inscrite sur la liste des participants à l’exposition universelle qui se tiendra dans la capitale économique italienne dans 18 mois, en juin 2015. Lundi, le Burundi a tenu à préciser que sa présence ne sera pas folklorique. Et le pays a donné un avant-goût du sérieux de cette volonté en dépêchant à Rome une délégation de très haut niveau pour faire son lobbying. Le président Pierre Nkurunziza a envoyé ses plus proches collaborateurs pour venir vanter les avantages du partenariat avec son pays.

C’est le vice-président de la République, Gervais Rufyikiri, qui conduit cette délégation qui comprend aussi la ministre de l’Agriculture, Odette Kayitesi, et la ministre de la Santé publique, en charge du programme Sida, Sabine Ntakarutimana. Pour faire bonne mesure, la délégation a prévu de ne pas limiter son programme aux seuls institutionnels. Le pays s’est choisi son commissaire général à l’Expo-2015 en la personne d’Alfredo Cestari, le président de la Chambre de commerce Ital'Africa pour l’Afrique centrale.

L’agenda, fourni, prévoit aussi des rencontres de haut niveau au Vatican, puisque les Burundais seront l’une des premières délégations africaines à rencontrer le tout nouveau Secrétaire d’État du Vatican (Premier ministre du pape), Mgr Pietro Parolin. Un va-et-vient de rencontres entre les institutions nationales et internationales en Italie, et différents responsables au gouvernement fait aussi partie de l’ambitieux programme de présence de cette délégation en Italie.

La détermination burundaise, a expliqué Alfredo Cestari, le Nkurunziza la souhaite pleine « afin que le Burundi s’ouvre au monde ». Le chef de l’État burundais et son exécutif ont prévu une intervention de quelque 5,8 milliards de dollars pour relancer la croissance économique du pays. Le plan, qui est mis en œuvre pour une période de vingt ans, vise la création de conditions vertueuses de développement socio-économique pour sortir les Burundais de la pauvreté et attirer les investisseurs étrangers principalement, a ajouté Cestari.

Ce plan intègre la participation burundaise à l’Exposition de Milan, jugée essentielle pour une meilleure adhésion des partenaires. Il sera financé à hauteur de 30% par le Burundi lui-même, le reste devant être couvert par les investissements extérieurs. « L’Expo-2015 en sera une formidable vitrine promotionnelle. Le monde pourra découvrir les opportunités qu’offre le pays merveilleux qu’est le Burundi », a encore plaidé Cestari.

Les secteurs concernés, a-t-il dit, vont des infrastructures à l’énergie, en passant par l’éducation, la santé, le logement, l’accès à l’eau potable, l’agriculture, l’extraction minière, les nouvelles technologies, l’industrie et le commerce. Dans cette large palettes d’opportunités, le know-how italien pourra apporter son expertise dans le domaine qu’il maîtrise le mieux. Les officiels burundais l’ont répété au cours d’une table-ronde organisée mardi à Rome sous le thème : « Investir au Burundi ».

Lucien Mpama