Extra Musica

En 2013, le vingtième anniversaire de l’orchestre Extra Musica, bon pied bon œil, a donné lieu à des situations ubuesques sur des petites considérations de préséance. Cet orchestre déboule sur la scène musicale, au début des années 90. L’hagiographie officielle indique qu’Extra Musica est né en 1993, sur les cendres de Suco Music. Feu Arsène Mondjo en est, en réalité, l’initiateur, autour d’un noyau initial composé de Régis Touba (chanteur), Kila Bongo (animateur) Guy Guy Fall (chanteur), Roga Roga (guitariste), Espé Basse (bassiste), Durrel Loemba (guitariste), Ramatoulaye (batteur), Achille Akouala (percussionniste) et Christian Ambe (chanteur intermittent). Arrivent ensuite Quentin Moyascko, Oxygène, Doudou Copa et Herman Gassaky. Le groupe anime, au départ, les veillées mortuaires de quartier, à Ouenzé ; une première sur la rue Bangangoulou, puis une seconde chez la famille Depo permettent au public de découvrir le nouveau groupe.

C’est le producteur Naf Nafy qui organise le premier concert public d’Extra Musica, à l’Espace Tp à Mpila. Le groupe intègre ensuite une mutuelle dénommée Amicale internationale, animée par Guy Mbouala, Waché Hilaire. Edgard Nguesso en est le président d’honneur. C’est dans ces circonstances que le frère de ce dernier, le nommé Dénide, découvre ce groupe et produit son premier album, Les Nouveaux Missiles. Cet Opus place, d’entrée de jeu, Extra Musica, parmi les groupes qui comptent sur l’échiquier musical congolais et africain. Le prix Ngwomo Africa qu’il remporte en 1996, dans le sillage de la sortie de son opus, le propulse sur la scène internationale. Il est désigné meilleur groupe africain en 1997. Il récidive en 1999, avec  le trophée Tropical African Award.

Extra Musica, la différence bon pied bon look, aurait eu 20 ans en 2013. Mais, dès la fin des années 90, il éclate en mille morceaux ; d’où, les controverses qui ont entouré les commémorations ratées de l’année dernière. Les protagonistes ayant fait montre d’un manque d’humilité. Les conflits d’égos ont fini par gâcher la fête et ternir ce qui aurait pu être une magnifique occasion de retrouvailles.

Extra Musica, la différence bon pied bon œil, groupe prometteur, n’a pu donc échapper au syndrome bien congolais de dislocation des groupes. Il connaît une scission avec le départ de Guy Guy Fall, Quentin Moyascko, Pinochet Thierry et Durrel Loemba qui créent l’orchestre Extra Musica international. En 1999, Guy Guy Fall  claque la porte d’Extra Musica International. Il crée Quartier Général.

Pour Roga Roga et son Extra Musica Zangul, le 21^ème siècle s’ouvre avec les Koras, distinction musicale, décernée à Johannesburg, par Ernest Adjovi. Son orchestre est désigné meilleur groupe africain, en même temps qu’il reçoit le prix spécial du président de la République du Congo. Quelques transfuges de l’orchestre Extra Musica International, Régis Touba, Durrel Loemba, Cyrille Malonga et Pinochet Thierry abandonnent Quentin Moyascko et États-Unis. ZI International naît de cette scission.

Après le départ de Doudou Copa, de l’équipe de Roga Roga, c’est au tour de Sylvain Mbon dit Oxygène, Rossène, Papy Bastin, Kairson Saddam (chanteurs), Typhoïde (animateur) et Baudouin (claviériste), de quitter Extra Musica Zangul, en 2004. Les dissidents montent l’orchestre Universal Zangul que quitte quelques temps après, Papy Bastin. Il monte son propre groupe, les Jetliens.

En 2010, Régis Touba, qui avait retrouvé Roga Roga, le quitte à nouveau. Plus grave est le départ d’Herman Gassaki, l’inconditionnel soutien de Roga Roga et l’une des pièces maîtresses de l’orchestre Extra Musica Zangul.

Roga Roga, malgré ces désertions, tient bon. Extra Musica Zangul, de toutes les excroissances du noyau originel, est, sans conteste, la branche la plus dynamique. À son actif, de nombreux albums : Confirmation, Ouragan, État Major, Shalaï, Trop c’est trop, La main noire, etc. En toute logique, Roga Roga est le dépositaire de la marque Extra Musica, au vu de l’actualité musicale.