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Jeudi 5 Septembre 2019 - 9:11

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La rentrée politique des leaders de l’opposition congolaise au mois d’août a eu  pour point de mire le discours prononcé par le président de la République à l’occasion du 59e anniversaire de la fête nationale, le 15 août. Dans le rôle qui leur revient de porter la critique à l’action du gouvernement, chacun de ceux qui ont pris la parole à la suite du chef de l’Etat a eu les mots et le geste indiqués pour dénoncer, condamner, parfois même railler ce qu’il dit avoir entendu ou pas du tout admis.

Avouons qu’il est parfois bon de se trouver hors des allées du pouvoir, et donc en dehors de l’obligation de rendre compte de son action au quotidien. Par bonheur, si on peut ainsi dire, l’opposition congolaise est constituée pour l’essentiel d’hommes et de femmes un peu anciens pour ne pas dire de tous les systèmes que le pays a connus. C’est un bonheur dans la mesure où ils sont nantis d’une longue expérience dans la gestion des affaires publiques.

Là, par contre, où ils ont tendance à pécher sans nécessairement s’en rendre compte, c’est quand ils commencent à parler comme s’ils n’avaient pas, dans un passé parfois récent, été eux-mêmes vus à l’œuvre. Or sur cette dimension, malgré la pertinence des exposés qu’ils développent, malgré l’apitoiement pour les difficultés qu’endure le peuple, la part du scepticisme dans le chef des étudiants, travailleurs, retraités, du citoyen ordinaire est palpable. Ils se demandent si au deuxième ou troisième tour de leur retour aux affaires ceux qui parlent feraient leur bonheur.

Bien souvent, quand ce même peuple observe comment les rangs de cette opposition sont si brouillés, il est obligé de faire preuve d’une grande ingéniosité pour la départager. Cet exercice consume toute sa patience, ruine tout son espoir devant une addition de contradictions de laquelle son compte n’est presque jamais bon. Mais il sait qu’il lui faut faire avec, réalisant d’avance qu’il ne verra pas plus clair dans ce qu’il lui est proposé par son élite politique tout bien considéré prompte à changer de langage au gré du vent.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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