Félix Tshisekedi : « Nous visons la présidence et non la primature »

Mardi 24 Avril 2018 - 19:46

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Alors que certains observateurs disent constater un « rapprochement » entre l’UDPS et le pouvoir, le président de ce parti a semblé dissiper le malentendu, le 24 avril, à la place Sainte-Thérèse.   

Pari gagné. C’est le moins qu’on puisse dire du premier meeting populaire de Félix Tshisekedi, nouvellement investi président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Test passé avec brio, le 24 avril, à la place Sainte-Thérèse, à Djili, par celui qui est appelé à faire plus que son défunt géniteur dont on attend le rapatriement incessant de la dépouille pour des obsèques dignes.

Le fils biologique du « lider laximo » a cassé la baraque et contredit toutes les prédictions et les prévisions. L’affluence était à la hauteur des espérances qu’il est en train de susciter dans le chef des Congolais. Fatshi, comme on aime bien l’appeler, avait pris un risque énorme en allant à la rencontre des Kinois. Chose que nombre d’acteurs politiques ne sont pas en mesure d’oser par ces temps qui courent. Le baromètre de sa popularité à Kinshasa était dès lors jaugé avec, à la clé, une foule immense à perte de vue venue écouter l’opposant.

L’occasion était, d’ailleurs, saisie par Fatshi pour démentir de plus belle manière la rumeur autour des prétendues négociations entre l’UDPS et le pouvoir en place en prévision de son accession à la primature. Félix Tshisekedi a fortement martelé sur ce fait monté, selon lui, de toutes pièces dans les officines de la majorité présidentielle dans le but de salir son image. Il n’y a jamais eu un quelconque marchandage dans ce sen, a-t-il expliqué, et pour rien au monde, il ne peut négocier le retour du corps de son défunt père en échange d’un poste, fût-il de Premier ministre. « Vous m’avez élu à plus de 98% président de l’UDPS et m’avez demandé de me présenter à l’élection présidentielle. Ce n’est pas pour être encore candidat Premier ministre », a-t-il déclaré, sous un flot d’applaudissements. Et d’ajouter qu’il n’y a jamais eu de contact avec le pouvoir dans un autre cadre et sujet autre que celui du retour de la dépouille de feu Etienne Tshisekedi. « Nous visons la présidence et non la primature », a-t-il indiqué. « Je suis devenu président par la volonté du peuple, ce parti est plein de bons et mauvais souvenirs, il y a eu des morts ainsi que des trahisons, restons ensemble, unis pour la victoire », a-t-il renchéri.

À ce sujet justement, comme pour se donner les gages d’un succès électoral qu’il veut certain tant pour lui-même que pour son parti, il annoncé le début d’une collecte de fonds censée permettre à l’UDPS d’autofinancer sa campagne électorale. Aussi chaque membre et chaque militant sont-ils priés de cotiser en raison d'un dollar. Séance tenante, de nombreux militants se sont acquittés de cette obligation. Sur d’autres questions d’actualité telles que la machine à voter, Félix Tshiskedi est resté constant dans sa prise de position. « Leur machine-là est une machine à tricher, le fichier électoral est corrompu et mérite un audit sérieux par l'OIF et les experts locaux. Il pourrait y avoir encore environ huit millions de doublons présents dans le fichier », a-t-il indiqué, tout en disqualifiant le membre de l’UDPS qui continue de siéger au bureau de la Céni. « Nous avons écrit au président de l'Assemblée nationale, depuis janvier 2017, sans succès. Kalamba n'est plus UDPS. Il est leur, c'est pourquoi nous exigeons son départ avant la fin de ce mois. Car autant le choix du PPRD et du MLC ont été respectés, celui de l’UDPS doit être respecté », a-t-il martelé.   

Le président de l‘UDPS a, en outre, demandé au peuple congolais de ne pas se décourager et de tenir toujours la dragée haute dans son combat pour la démocratie et l‘alternance. « Le combat pacifique a ses hauts et ses bas, à partir du moment où nous refusons la lutte armée, nous ne pouvons qu’avancer à petits pas mais tout ce que nous récoltons est le fruit de cette lutte », a-t-il expliqué.         

                  

Alain Diasso

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