Festival de Cannes : Abderrahmane Sissako représente le cinéma africain

Samedi 26 Avril 2014 - 3:07

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Timbuktu, le chagrin des oiseaux du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako a été choisi avec 17 autres longs métrages dans la course à la Palme d’or de ce soixante-septième Festival de Cannes. Il est le seul film africain à intégrer la sélection officielle

Sept ans après sa participation au Festival de Cannes en tant que jury, Abderrahmane Sissako se retrouve en 2014 de l’autre côté du décor puisqu’il défendra son nouveau film Timbuktu, le Chagrin des oiseaux. Son œuvre, la douzième en 26 ans de carrière, raconte l’histoire de Tombouctou à travers un drame. L’histoire : le 22 juillet 2012, à Aguelhok, une petite ville du nord du Mali, alors qu'un jeune couple vit heureux avec ses deux enfants, il se fait assassiner. Leur crime était de ne pas être mariés...

Le film a également fait l’objet d’un documentaire radio signé Arnaud Contreras et Jean-Philippe Navarre : Abderrahmane Sissako : Timbuktu-nord Mali, le film des événements. Il s’agit d’un suivi pendant trois semaines du tournage du film.

Né à Kiffa (Mauritanie) en 1961, Abderrahmane Sissako a été élevé au Mali avant de s’envoler à Moscou (Russie) pour suivre des cours de cinéma à l’Institut fédéral d’État du cinéma. En 1993, il présente le court métrage Octobre à Cannes dans la section « Un certain regard » qui récompense chaque année depuis 1978 un cinéma plus singulier que celui présenté en compétition officielle. En 2002, il retourne à Cannes avec En attendant le bonheur. Ce film dans lequel il pointe du doigt l’impuissance des pouvoirs publics en Afrique et les politiques anti-immigrations dans les pays occidentaux a remporté le prix de la critique internationale. En 2006, il est invité une nouvelle fois et présente Bamako en sélection officielle hors compétition, une fable dans laquelle il aborde à nouveau les relations entre le Nord et le Sud. Abderrahmane Sissako est l’un des réalisateurs africains les plus influents du cinéma actuel, distingué dans des festivals d’Europe et du continent.

Run, premier film sur la crise ivoirienne

Un autre réalisateur à défendre les couleurs de l’Afrique, cette fois dans la section « Un certain regard », il s’agit du Franco-Ivoirien Philippe Lacôte. Son premier long métrage, Run, s’inspire de faits réels et se présente comme une fiction ancrée dans le réel, sous fond de crise ivoirienne : « Run s’enfuit… Il vient de tuer le Premier ministre de son pays. Pour cela, il a dû prendre le visage et les vêtements d’un fou, errant à travers la ville. Sa vie lui revient par flashs ; son enfance avec maître Tourou quand il rêvait de devenir faiseur de pluie, ses aventures avec Gladys la mangeuse et son passé de milicien en tant que jeune patriote au cœur du conflit politique et militaire en Côte d’Ivoire. »

Sélection officielle du 67e Festival de Cannes
Sils Maria, Olivier Assayas (France)
Saint Laurent, Bertrand Bonello (France)
Sommeil d'hiver (Kis uykusu), Nuri Bilge Ceylan (Turquie)
Map to the Stars, David Cronenberg (Canada)
Deux jours, une nuit, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
Mommy, Xavier Dolan (Canada)
Captives, Atom Egoyan (Canada)
Adieu au langage, Jean-Luc Godard (France/Suisse)
The Search, Michel Hazanavicius (France)
The Homesman, Tommy Lee Jones (États-Unis)
Deux fenêtres (Futatsume no mado), Naomi Kawase (Japon)
Mr. Turner, Mike Leigh (Grande-Bretagne)
Jimmy's Hall, Ken Loach (Grande-Bretagne)
Foxcatcher, Bennett Miller (États-Unis)
Le Meraviglie, Alice Rohrwacher (Italie)
Timbuktu, Abderrahmane Sissako (Mauritanie)
Relatos Salvajes, (Wild Tales), Damian Szifron (Argentine)
Leviathan, Andrey Zvyagintsev (Russie)

Morgane de Capèle