Fichier électoral : la Céni disposée à être auditée

Mercredi 11 Avril 2018 - 13:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour mettre fin à la controverse que suscite le nombre de plus de quarante millions d’électeurs présenté récemment, la centrale électorale est en passe de lancer un appel d’offres pour un audit de son travail ainsi que celui de la machine à voter.

Le fichier électoral présenté dernièrement par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), au terme de l’enrôlement et après nettoyage, n’a pas convaincu nombre d’acteurs politiques, particulièrement ceux de l’opposition. Ces derniers contestent les chiffres avancés par la Céni qui, d’après eux, seraient en inadéquation avec les réalités du terrain. Certains, à l'instar du président de l’Ecidé, ont carrément rejeté ce fichier, estimant que les chiffres présentés ne sont pas proportionnels, notamment avec la densité démographique de certaines provinces.

Dans un point de presse tenu le 10 avril, au siège de son parti à Kinshasa, Martin Fayulu s’est voulu éloquent et explicite à ce sujet. « C’est manifestement un montage grossier. Le taux de progression de la population pendant dix ans est estimé à 34%, alors que le taux moyen présenté par la Céni est de 57% avec des disparités inexplicables entre provinces. (Le Sankuru: 180%, le Haut Katanga: 88%, le Lualaba: 85%, la Lomami: 82%). Le standard reconnu pour l’Afrique est en moyenne de quarante-quatre enrôlés sur cent habitants dans un territoire; alors que la Céni nous donne des taux disparates allant de 33 à 61 », a indiqué l’opposant. Et de faire observer que le faible taux de 37% attribué à la ville de Kinshasa, pourtant province à plus forte densité, ne se justifie pas.

Fort de ce constat, le leader de l'Ecidé n’est pas allé par quatre chemins pour solliciter l’audit du fichier électoral, mais aussi du financement de la Céni. Une requête qui s’inscrit dans une dynamique collective d’une opposition qui tient à ne pas être flouée à ce stade de consolidation du fichier électoral, prémisse à tout triomphe. C’est aux fins de se dédouaner et surtout d’enlever tout soupçon de doute sur un travail qu’elle veut le plus fiable possible que la Céni a lancé officiellement, le 11 avril, un appel d’offres pour auditer le fichier électoral et la machine à voter. Par contre, rien n’a été dit sur l’audit du financement des élections, encore moins sur les fonds perçus pour l’achat de ces machines.

Une chose est certaine, c’est que la Céni est en train, lentement mais sûrement, de tenir son pari du respect du calendrier électoral. Déjà, en début de semaine, elle a déposé à la justice la liste des doublons détectés après nettoyage du fichier électoral et l'avant-projet de loi sur la répartition des sièges pour les législatives et provinciales du 23 décembre auprès du ministre de l'Intérieur. D'où le satisfécit du vice-président de l’institution électorale, Norbert Basengezi, qui invite, par ailleurs, tous ceux qui sont intéressés à se préparer pour déposer leur candidature.

Alain Diasso

Notification: 

Non