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Fidel Castro

Lundi 28 Novembre 2016 - 19:30

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Il avait quitté le pouvoir depuis dix ans, pour des raisons de santé, mais poursuivait une sorte de veille sur les bouleversements de notre vieux monde. Il continuait de recevoir d’illustres personnalités de passage à Cuba qui lui reconnaissaient une certaine réussite dans ce qu’il avait entrepris à la tête de son pays. Fidel Castro s’en est allé à 90 ans suscitant des réactions controversées autour de son œuvre et de sa personne. Et c’est là que ce monde fait d’ombres et de lumières sera toujours vu sous différents angles.  

Alors qu’à Miami, aux Etats-Unis, où est concentré le gros effectif des opposants à son régime, le temps était à la fête à l’annonce de la nouvelle ; que le président américain élu, Donald Trump, et son vice-président, Mike Pence, célébraient la disparition « d’un dictateur brutal », la tendance générale, partout, même chez ceux qui n’ont pas aimé le chef de la révolution cubaine était au réalisme, car Fidel Castro laisse une empreinte indélébile à l’histoire contemporaine. De Barack Obama à François Hollande, de Vladimir Poutine à Xi Jinping, de Denis Sassou N’Guesso à Nicolas Maduro, il y a eu de quoi être simplement honnête.  

Vu des pays dits naguère du tiers-monde, Fidèl Castro est l’homme qui s’était engagé de toutes ses forces au secours des peuples opprimés. Il n’a pas hésité à mobiliser des régiments entiers de soldats cubains pour défendre cet idéal. Dans la vaste sous-région d’Afrique centrale, cet engagement a culminé en Angola lorsqu’il fut question de l’indépendance de cette ancienne colonie portugaise minée par une guerre civile atroce nourrie par le pernicieux conflit est-ouest, la guerre froide, du siècle dernier.

Maintenant que le leader maximo est parti, évidemment, la question se pose de ce que sera Cuba dans les années à venir. Parce que son frère Raul qui lui a succédé il y a quelques années a pris de l’âge, parce que son puissant voisin, les Etats-Unis d’Amérique, vient d’élire à sa tête un homme qui ne semble pas inscrire son action dans la décrispation commencée par son prédécesseur, Barack Obama. Va-t-on assister à la remise en cause des avancées saluées par les peuples cubain et américain par le seul fait des nostalgies cinquantenaires ?

Au moins une chose est sûre : les dirigeants cubains dont on connait l’amour pour leur pays ont intérêt à poursuivre les réformes en cours depuis quelques temps. Elles doivent toucher tous les secteurs de la vie nationale, prendre en compte les aspirations de la population cubaine, préserver les acquis de la révolution castriste là où ils sont les plus significatifs. C’est à ce titre seulement que l’héritage de fidel Castro traversera les temps comme l’a été sa vie.

Gankama N'Siah

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