Focus sur l’agence Ambition et le Biashara networking

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Gildas Itoua (G.I.) : Je suis Gildas Itoua, fondateur de l'agence Ambition qui est au service des entreprises depuis mars 2016 et initiateur du Biashara networking, une plate-forme d'échanges, d'apprentissage, de développement personnel mais aussi de création des relations d'affaires dont la première édition s'est tenue le 13 juillet dernier.

L.D.B.: A quel besoin répond l'agence Ambition ?

G.I. : L'agence Ambition est une structure de communication-marketing spécialisée en B2B. Nous concevons et mettons en place des opérations B2B et grand public pour dynamiser le chiffre d'affaires de ceux qui nous consultent et développer leur image de marque. Cela repose sur une construction réfléchie d'une véritable offre globale regroupant les métiers du commerce, des relations publiques, de la gestion clientèle, de l'événementiel et du facility management. Notre objectif est de leur permettre d'avoir un seul interlocuteur pour leurs prestations, donc une seule facture, ce qui leur génère un gain de temps pour se concentrer sur le cœur de leur métier.

L.D.B.:Sur quoi reposent vos activités ?

G.I. : Nous avons quatre pôles d'activités, en premier le marketing de proximité. Notre agence prépare les campagnes terrains de nos clients de A à Z et met à leur disposition une équipe avec l'accompagnement d'une analyse et la mesure de résultats sur le terrain afin de réussir leur positionnement sur le marché.

Le deuxième pôle, la force de vente, nous permet de mettre à disposition de nos clients une équipe commerciale performante, répondant à leurs critères sans qu'ils aient dépensé d'énergie inutilement. Notre but est  de développer leur chiffre d'affaires.

La facility management est le troisième pôle de nos activité. Nous voulons permettre à nos clients de fournir toujours un service de qualité et surtout de se concentrer sur leurs métiers si nous ne voulons avoir des entreprises naines. Ici, au Congo, nous cultivons le nanisme avec délectation car nous voulons tout gérer seul or en procédant de la sorte, on ne mettra pas en place des entreprises de croissance et nous ne pourrons pas concurrencer les grandes firmes internationales.  A cet effet, nous mettons à leur disposition une large gamme de prestations (maintenance de premier niveau , mise à disposition, des hôtesses d'accueil , agent de sécurité et d'entretien, factotum, employé administratif, organisation des événements professionnels, etc). L'agence Ambition met à la disposition de sa clientèle un ensemble de services adaptés à ses besoins. 

Enfin, le dernier pôle, la gestion de l'image, pour aider les entreprises à réussir leur positionnement dans leurs différents secteurs d'activités par le développement de la solide et unique image de marque. C'est ce qu'on appelle " le corporate branding".

L.D.B. :Que doit prendre en compte une entreprise qui veut prospérer ?

G.I. : Les entreprises doivent réaliser que la perception des consommateurs a changé, ils ne se contentent plus du bénéfice fonctionnel d'un produit par rapport au besoin qu'ils ont mais ils recherchent également un bénéfice psychologique qui est la valeur émotionnelle. Cela est tellement important à leurs yeux qu'ils recherchent une marque, dans laquelle ils vont se reconnaître, celle qui transmet des valeurs qu'ils partagent. Les entreprises les plus rentables, celles qui ont réussi à s'imposer comme des leaders dans leur secteur d'activité, sont celles qui ont bravé le défi de créer, de gérer et de développer leur solide image de marque qui ne se limite pas à un beau logo ou à un site internet bien agencé.

L.D.B.: Qu'est-ce que le Biashara networking ?

G.I. : Le Biashara Networking est un rendez-vous de marque des personnes évoluant dans le monde des affaires, des décideurs, des professionnels de tout bord, des entrepreneurs et des jeunes désirant entreprendre. C'est un espace où nous venons apprendre et partager sur un thème donné, où nous venons réseauter et parler des problématiques entrepreneuriales. Le but de cette plate-forme est non seulement de montrer aux yeux du monde ce qui se fait dans notre pays mais aussi de permettre à notre jeunesse de se lancer dans le monde entrepreneurial.

L.D.B.: Pourquoi le choix d'un nom en swahili à votre concept ?

G.I. : Nous avons voulu donner une orientation continentale à notre concept, nous voulons nous ouvrir aux autres Etats africains, que ceux qui ont réussi dans un autre pays puissent venir au Congo nous raconter comment ils ont fait, donner des outils nécessaires pour pérenniser une activité et même débattre sur un thème d'actualité dans le but de développer notre nation. Par ailleurs, le swahili est la plus importante langue bantoue et la langue comptant le plus grand nombre de locuteurs (langue maternelle et langue secondaire) en Afrique noire. Il se trouve en deuxième position après l'arabe et compte cent à cent cinquante millions de locuteurs répartis dans dix pays africains.

L.D.B.: Quelle lecture faites-vous de l'entrepreneuriat au Congo ?

G.I. : A cause de la crise économique qui sévit actuellement dans le pays, le Congolais soucieux de pallier le déficit économique s'est tourné vers l’entrepreneuriat. Nous enregistrons à ce jour un grand nombre d'actions innovantes.  De plus en plus de jeunes se tournent vers l'entrepreneuriat, ils réalisent qu’entreprendre c'est la clé pour une certaine liberté. Promouvoir la culture entrepreneuriale devient une nécessité si nous voulons avoir un développement économique fiable. D'où la mise en place de notre plate-forme dénommée le Biashara networking, pour inciter davantage, orienter les jeunes vers la création d'entreprise mais aussi créer des opportunités d’affaires. Comme je le dis souvent, la création d'entreprise ne se résume pas à des cours magistraux, on n'enseignera pas l'entreprise ex nihilo parce que ce sont des qualités différentes.

L.D.B.: Pensez-vous que la jeunesse congolaise manque d'idéal ?

G.I. : Le jeune congolais ne manque pas d'idéal, dire cela serait mal connaître le Congolais mais c'est une question d'orientation, de manque de partage et surtout de mentor. A mon humble avis, le Congolais a une très mauvaise perception de ce qu'est l'entrepreneuriat.

L.D.B.: Si vous avez un appel à lancer aux jeunes africains, qu’en sera le contenu ?

G.I. Je suis un afro-optimiste, je pense que personne n'aidera l'Afrique à se développer sinon les africains eux-mêmes. Nous avons de belles terres cultivables, une population essentiellement jeune, donc un futur prometteur. Nous devons être conscients de notre potentiel pour faire de l'Afrique un Eldorado. En ce qui concerne le jeune congolais, le secteur privé détient les clés pour débloquer le potentiel économique et humain de notre beau pays, notre développement passera par la création des entreprises de croissance. Il faut se lancer très jeune, travailler dur car l'escalier du risque descend et ne remonte jamais, le goût du risque on l'a à 20 ans, après il se dégringole. Il y avait une phrase de Nicolas Chamfort qui s'applique encore aujourd'hui « si les raisonnables ont duré, les enthousiastes eux ont vécu ».

L.D.B.: Des perspectives ?

G.I. : Nous voulons faire du Biashara networking une référence nationale, l'endroit où les chefs d'entreprises, les décideurs et les porteurs de projet se rencontrent, l'endroit par excellence où l'on vient apprendre. Nous écrivons notre histoire chaque jour.