Formation en médecine : 706 étudiants congolais sélectionnés pour Cuba

Mercredi 22 Octobre 2014 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les 706 étudiants quittent le Congo le 26 octobre pour la Havane à Cuba. Le ministre de la Santé et de la Population, François Ibovi, qui les a entretenus le 21 octobre au palais des Congrès, a précisé les attentes du gouvernement qui de son côté a pris l'engagement de s’acquitter de ses obligations.

Parmi les 706 étudiants retenus, 671 dont 22 techniciens biomédicaux partiront pour le compte du ministère de la Santé et de la Population et 35 au nom de la force publique dans la perspective de la construction de l’hôpital des armées. Selon François Ibovi, la sélection des étudiants s’est faite en respectant les critères fixés : être en bonne santé ; avoir un baccalauréat D, C, E, F2, F3 de 2013 ou de 2014. «  La sélection a été faite en respectant la diversité de notre pays, tous les départements y sont représentés. Pour nous, ce sont les meilleurs qui ont été sélectionnés. », a indiqué le ministre devant les bénéficiaires et leurs parents qui avaient pris d’assaut la salle des conférences internationales du palais des Congrès.

Que disent les accords entre le Congo et Cuba ?

Le ministre a souligné que le Congo doit assurer le paiement des frais d’études au ministère de la Santé publique de Cuba pour les services académiques contractés. Conformément à cet accord, le Congo veillera à ce que les étudiants reçoivent une aide financière en complément de la bourse pour faire face aux dépenses personnelles. « La formation sera payée par l’État congolais. La partie congolaise vous paiera mensuellement un trousseau (100 000FCFA) qui vous permettra de gérer vos petits besoins. Vous avez les baccalauréats qu’il faut, mais vous devez avoir la volonté d’étudier dans ce secteur et la détermination de servir votre pays », a poursuivi François Ibovi.

S’adressant aux parents, le ministre de la Santé les a appelés à accompagner les deux gouvernements à travers une collaboration franche. Il leur a également demandé de créer des conditions pour que les enfants étudient tranquillement et d’éviter l’envoi abusif de l’argent parce que cela pourrait les détourner de leur mission.

Quatre des 500 étudiants de la première vague de retour au pays

Abordant la situation des étudiants envoyés à Cuba l’année dernière, François Ibovi a indiqué que tout se passait de la meilleure des manières. Il a annoncé que quatre étudiants rentreront au pays, certains pour des cas de maladie. Concernant le retard de paiement du complément de la bourse que le Congo envoie chaque mois aux étudiants de la première vague, le ministre a reconnu qu’une erreur s’était glissée. L’argent qui devrait passer directement par l’ambassade du Congo avait été envoyé au ministère de la Santé publique de Cuba. « Le temps de corriger les écritures du virement bancaire, quelques semaines se sont écoulées, mais rassurez-vous la situation est déjà rentrée dans l’ordre puisque le reversement venait d’être fait à l’ambassade », a-t-il rassuré.

Des chiffres qui font réfléchir

D’après le ministre, le système de santé congolais accuse un grand déficit en matière de ressources humaines. Actuellement, le pays ne dispose que de 514 médecins pour une population de plus de 4 millions d’habitants. Ce qui est loin des normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui exigent un médecin pour 10 mille habitants, un infirmier d’État, un assistant, une sage-femme pour 4 mille habitants. Dans le cadre du fonctionnement normal d’un hôpital général, a-t-il rappelé, il ne faut pas moins de 100 médecins y compris les généralistes. « Si vous regardez ces données, par rapport à notre pays, il n’y a que le CHU, en termes de ressources humaines, qui répond aux normes. Il compte actuellement 380 médecins, les autres hôpitaux disposent en moyenne parfois autour de 10 ou d’un seul médecin. Avec un seul médecin ou dix on ne peut pas faire un hôpital, il en faut plus. Il ne nous faut pas que des généralistes mais aussi des spécialistes », a martelé François Ibovi.

Espérant que ces efforts de formation vont se poursuivre en 2015 et 2016, il a rappelé que l’envoi des étudiants à Cuba s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre de la volonté du président de la République visant à doter le système sanitaire congolais non seulement d’infrastructures et d’équipements modernes, mais également de personnels formés en grande quantité et de haute facture.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les étudiants sélectionnés assistés de leurs parents ; François Ibovi entouré de Maydolts B. Sosa Hilton et Jean Philippe Gakosso ; crédit photo Adiac