Forum de Paris sur la paix : les chefs d’Etat et de gouvernement évoquent les grands défis internationaux

Mercredi 13 Novembre 2019 - 12:30

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Le président français et des dirigeants africains, réunis dans la capitale française, ont réfléchi sur des solutions durables aux  questions telles la défense du multilatéralisme et la situation sécuritaire dans leurs Etats respectifs.

Première plate-forme dédiée aux solutions de gouvernance, le forum de Paris sur la paix vise à améliorer l’organisation du monde pour relever les défis les plus urgents dans les domaines de la paix, la sécurité, le développement, l’environnement, des nouvelles technologies, de l’économie inclusive, de la culture et de l’éducation.

L’édition de cette année, la deuxième du genre, a reçu plusieurs projets émanant d’une grande diversité d’acteurs de la gouvernance mondiale : des États, des organisations internationales, des organisations non gouvernementales, des entreprises, des agences de développement, des fondations, des organismes philanthropiques, des groupes religieux, des associations, des think tanks et des universités…

Parmi ces projets, une dizaine sera sélectionnée pour faire l’objet d’un accompagnement. Ils recevront, par exemple, un appui sur mesure pour leurs activités de plaidoyer, de communication ou de développement organisationnel. Les résultats seront évalués par le comité de suivi et présentés lors du prochain forum.

En marge de la rencontre, Emmanuel Macron a reçu, le 12 novembre à l’Élysée, ses homologues malien, Ibrahim Boubacar Keïta; nigérien, Mahamadou Issoufou; et tchadien, Idriss Déby, pour un déjeuner de travail à l’issue duquel le président français a réaffirmé le soutien de son pays dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Il leur a annoncé que des décisions seraient prises « dans les prochaines semaines » pour améliorer la lutte antidjihadiste dans la région.

« Nous avons avancé sur la situation sécuritaire dans chacun de ces pays », a déclaré Emmanuel Macron, à l’issue du déjeuner avec les trois chefs d’Etat, ajoutant que des « décisions » seront annoncées « dans les prochaines semaines pour reconcentrer la force conjointe » G5-Sahel « sur le fuseau central » (terme militaire désignant la zone aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger).

Paris va conforter son engagement au Sahel

Le président français a parlé également de l’opération Barkhane et indiqué qu’il serait appelé prochainement à « repréciser le rôle » de cette force au Sahel, et à « confirmer et conforter l’engagement » de son pays dans le Sahel.

Son homologue malien a affirmé que « le monde est sourd à leurs appels à la solidarité », déplorant: « Nous nous sentons comme esseulés. On nous écoute avec politesse, avec un petit sourire entendu, mais à l’arrivée il n’y a pas grand-chose ». Ibrahim Boubacar Keïta a ajouté: « Alors qu’en face de nous, nous avons des gens déterminés qui ont des ressources dans une guerre asymétrique à laquelle nos forces ne sont pas préparées ».

Le chef de l’Etat nigérien est revenu, lui aussi, sur la même préoccupation. « On entend souvent les critiques dire : le G5 Sahel n’a pas de stratégie, les chefs d’État du G5 Sahel n’ont pas de stratégie. Nous avons une stratégie mais nous manquons de moyens pour la mettre en œuvre », a affirmé Mahamadou Issoufou.

Les quatre présidents se sont appesantis sur la situation problématique à Kidal, une ville du nord-est du Mali qui échappe à l’autorité de l’Etat. Prise en 2012 par les rebelles djihadistes, elle est aujourd’hui, malgré la présence de bases française et des forces onusiennes, sous le contrôle d’ex-rebelles séparatistes touareg qui se sont soulevés contre le pouvoir central en 2012 avant de signer un accord de paix à Alger, en 2015.

Rappelons que la force régionale du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad), avec cinq mille militaires et chargée de lutter contre les djihadistes, a été relancée en 2017. Poussée par la France, elle pourrait remplacer à terme l’armée française dont les quatre mille cinq cents soldats de l’opération Barkhane combattent dans la région depuis 2014.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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