FPM : la 5e édition du Forum accès au financement a tenu ses promesses

Mercredi 1 Juillet 2015 - 14:30

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Dans le vif des échanges de la rencontre qu’a abritée l’Université protestante du Congo le 27 juin, près de quatre cent entrepreneurs actifs ont été outillés sur  la manière de procéder pour se financer en évitant de se surendetter mais aussi informés à propos des innovations disponibles en termes de services bancaires. Ils ont été aussi édifiés sur le raffinement à mettre en œuvre dans le but de fidéliser sa clientèle et les obligations fiscales auxquelles il convient de se soumettre pour s’assurer un meilleur rendement dans leurs sphères d’activités respectives.

Une vue de l’assistance suivant les exposés des responsables PME des institutions bancaires Tenu à tout point de vue pour un bon outil de développement, le crédit peut s’avérer dans certains cas « un couteau à double tranchant ». Aussi, la recommandation de Patrick Nkongo et Raymond Loambo, responsables PME respectifs de la Bank of Africa (BOA) et de la Rawbank aux participants s’est voulue sans équivoque. « Il est impératif d’utiliser le crédit pour le besoin sollicité et de bien évaluer » ce dernier. C’est là l’avis crucial à respecter quitte à se prémunir de l’impossibilité de remboursement du prêt acquis. Et, question de bien gérer sa trésorerie, il faut s’assurer d’obtenir de sa banque « le plan de remboursement adapté » pour une pleine connaissance du montant et des délais de sorte à s’acquitter vis-à-vis de son créancier. Par ailleurs, il a été établi qu’un climat de confiance doit sous-tendre la relation entrepreneur-banque. Dès lors, reste de toute importance le rôle de conseiller que cette dernière est tenue de jouer. C’est là le contexte propice pour l’orientation du client sur l’option à privilégier en fonction de sa condition du moment. De souligner ici que « le surendettement survient faute de transparence. Il n’y a pas de mal à être en relation avec plusieurs banques. Quitte à avoir la possibilité d’en évaluer les offres et de choisir la plus avantageuse tout en restant limpide sur sa situation face au commercial ».

Pour ce qui est des innovations du secteur bancaire, les propositions focalisées sur le crédit-bail et le crédit affecté d’une part, et les agents bancaires d’autre part, sont parues intéressantes. La première option mise en exergue dans l’exposé du directeur des opérations d’Oxus a révélé entre autres le principal avantage du crédit-bail. La possibilité de devenir propriétaire du bien du fait que le contrat doit prévoir une option d’achat qui le rapproche de la location avec option d’achat (LOA). Et, pour ce qui est du crédit affecté, rattaché directement à l’exemple du crédit solaire d’Oxus RDC expérimenté depuis 2014 à Kikwit, il présente l’avantage du paiement fractionné du produit. « Les modalités mises en place vont permettre de financer son entreprise avec l’acquisition d’un bien sans avoir à le payer cash », a conclu Jacques Kabongo. Dans le même registre des innovations, le concept d’agents bancaires, tenu pour une nouveauté introduite par Finca Express, aurait déjà fait ses preuves au Kenya. Outre la proximité qu’il favorise avec les clients, le service d’agents bancaires a les avantages de la rapidité, la sécurité et de la facilité. Notons que l’agent bancaire offre généralement à ses clients le service de dépôt et de retrait d’argent sur un compte. Ainsi, installé dans un point de vente, une boutique par exemple, il augmente le flux de la clientèle, accroît la possibilité de vente-croisée. Dès lors, il est normal que ce service soit proposé en fonction notamment de l’ancienneté de l’activité et de son chiffre d’affaires journalier.

Fidéliser sa clientèle

Pour ce qui est du chapitre fidélisation de la clientèle qui, dans une large mesure participe à la maximisation du portefeuille de l’entreprise, il a été préconisé, en plus de faire correspondre le prix et la qualité du produit à la qualité du service, de développer certaines attitudes. A cet effet, Martin Kayembe a recommandé de miser sur « la qualité ». De souligner ici qu’un « client satisfait est un client fidèle ». L’expert formateur a décliné dix étapes pour réussir à fidéliser sa clientèle. Comme une accroche, il a conseillé de « proposer le produit ou le service adapté dès le premier achat ». Mais de manière synthétique, il a recommandé de ne pas faire l’impasse sur les 3R, à savoir la « récompense, la reconnaissance et la romance ».

Pour couronner tous les échanges, l’environnement fiscal congolais abordé au travers de la présentation des différents impôts a été instructif. Jean Assasu, expert fiscaliste de la Direction générale des impôts (DGI), a insisté sur l’avantage à acquérir son numéro d’impôt dans les quinze jours qui suivent le début de ses activités. Unique, national et obligatoire, cet identifiant permet d’accéder à des marchés publics, aux crédits et de mener à bien les opérations de dédouanement et importation. Des obligations patronales, l’expert fiscaliste de la DGI s’est étendu sur l’Impôt sur les bénéfices et profits (IBP) et l’Impôt sur le professionnel sur les rémunérations (IPR), le régime d’imposition auquel sont soumises les petites et moyennes entreprises, lesquelles entrent dans l’acception « entreprises de petite taille », terme consacré par la loi en RDC. Le Centre d’impôt synthétique qui les gère perçoit 1% du chiffre d’affaires des entreprises de vente et 2% des entreprises de prestation de services. Savoir que le taux d’imposition de la petite entreprise est de 50 000 Fc par an. Jean Assasu a conclu son propos soulignant que la RDC a un sérieux problème de culture fiscale. D’exhorter alors les participants de la sorte : « les charges fiscales publiques, c’est l’affaire de tous. Nous avons tous l’obligation d’y participer si nous voulons avoir de bonnes écoles, de bons hôpitaux et de bonnes routes, c’est là la contrepartie de l’État et donc, les gouvernants ont l’obligation de pratiquer la bonne gouvernance ».L’échange de l’expert fiscaliste Jean Assasu avec les participants

À titre de rappel, le Forum accès au financement (FAAF) organisé par le Fonds pour l’inclusion financière en RDC (FPM) s’inscrit dans le cadre de l’appui non financier apporté aux micros, petites et moyennes entreprises (MPME). Ce volet formation dont la pertinence a été démontrée au vu de l’intérêt manifesté par les participants, évalués à près de quatre cent entrepreneurs. Ainsi, la cinquième édition qui a planché sur les quatre matières susmentionnées a prouvé l’impact réel du FAAF qui s’emploie à apporter l’information et la formation utile au développement des MPME.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une vue de l’assistance suivant les exposés des responsables PME des institutions bancaires Photo 2 : L’échange de l’expert fiscaliste Jean Assasu avec les participants

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