France : une « Journée Centrafricaine » organisée à Paris

Lundi 19 Décembre 2016 - 17:14

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A l’occasion du 3ème anniversaire de l’association les Amis de la République Centrafricaine, le public parisien a été convié à participer à une journée centrée autour de la conférence-débat sur le thème « la santé post-conflit en République Centrafricaine ».

Maitre Michel Langa, introduisant la "Journée Centrafricaine" à ParisLa Maison des associations du 15, Passage Ramey dans le dix huitième arrondissement de Paris, a accueilli le 17 décembre, les participants à la « Journée Centrafricaine » en présence d’illustres invités parmi lesquels, le conseiller culturel Désiré Achille Baboula, représentant de l’ambassade de RCA en France, les conférenciers tels que le Dr Luisa Dologuele, l’économiste Prosper Indo, le psychologue Julien Ajavon ou Jean-Pierre Patout, directeur juridique au ministère de la Santé de France.  

Dans son mot introductif, l’avocat Michel Langa, président de l’association les Amis de la République Centrafricaine (ARC), a souligné la préoccupation de son association dont les membres et sympathisants, loin de leur patrie de cœur, s’efforcent à trouver des pistes et moyens pour dépasser cette tragédie depuis que le pays traverse cette grave crise.

Et de préciser que : « L’ARC, association de la loi 1901, apolitique, se bat avec ses moyens, sans subventions, sans sponsors pour défendre les objets statutaires établis depuis sa création ». L’association œuvre à : « alerter l’opinion publique et les organes officiels nationaux et internationaux sur la situation actuelle et à venir de la République Centrafricaine ; élaborer des propositions en vue de réconcilier les différents courants de pensées en Centrafrique », a-t-il rappelé.

Faisant place à la conférence-débat, les conférenciers et les témoignages rapportés ont évoqué la problématique de la santé en situation de post-conflit « tributaire de l’état des lieux existant ». En République Centrafricaine, ont-ils souligné, statistiquement, les dépenses publiques de santé sont comprises entre 3 à 50 dollars par habitant sur une population estimée à 4 500 000 habitants.

Dans ce pays, on dénombre 7 chirurgiens pour l’ensemble du pays, soit 1 chirurgien pour 642 000 habitants. Depuis l’indépendance, la RCA a formé des centaines de médecins, dont plusieurs chirurgiens. « Malheureusement, par méconnaissance de ses concitoyens et de ses droits, l’Etat a provoqué une extraordinaire fuite de cerveaux », ont fait observer les conférenciers.

Autres constats évoqués lors de la conférence, la fermeture, depuis 2013, de la majorité des centres de santé, du fait de la crise politique et militaire qui attente à la sécurité des personnes et des biens dans le pays. « Aujourd’hui, la sécurité sanitaire est assurée à quelques habitants seulement de la capitale, Bangui, et aux refugiés pris en charge par les agences de l’ONU dans les camps des internes organisés auprès de la Minusca ou  par les ONG agréées par les Nations unies ».

Les conférenciers ont mis en relief des pistes d’une gestion sanitaire post-conflit en notant que la problématique d’une telle gestion relevait d’une situation dramatique : viols, actes de mutilations barbares, lésions graves exigeant des prises en charge opératoires post-traumatiques, épidémies de choléra, pour ne citer que ces fléaux, car la palette des soins post-conflit est large.

« Dans les conditions actuelles et au regard du système sanitaire existant, la République centrafricaine est incapable de répondre toute seule à ces défis », ont estimé les conférenciers. Dans l’immédiat, en tenant compte des différents éléments évoqués, il est urgent de faire appel « à un aggiornamento de l’ensemble du dispositif de prise en charge sanitaire actuel en République Centrafricaine », ont-ils convenu.

« Car, a repris Michel Langa dans sa causerie à la presse, la prise en charge de ces différents traumatismes, qui auront gravement porté atteinte à l’intégrité physique et psychologique de millions de personnes, sans compter la problématique des déficiences alimentaires, notamment chez les jeunes enfants, appellent une réponse massive et différenciée ». Le président estime que cela ne peut être possible que dans la mesure où « les groupes armés constitués de bandits acceptent le programme de désarmement forcé ». « Enfin, le président démocratiquement élu, Faustin-Archange Touadera  puisse enfin commencer à travailler dans la paix, l’unité et la dignité pour le meilleur devenir du pays ».

Trois ans après, dans un esprit d’optimisme patriotique et désireux de continuer à construire une vraie charpente de paix qui passe par le « vivre ensemble » en RCA, les membres de l’ARC ont clôturé la Journée au restaurant Porto-Bello dans le 18ème, chez Mario, ami de la Centrafrique.

Association "les Amis de la République Centrafricaine"

Contacts 

+336 17 83 18 84 / +336 12 92 81 13

Mailto : michel@amisdecentrafrique.org

 

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Maitre Michel Langa, introduisant la "Journée Centrafricaine" à Paris Crédit photo : Gustave Bimbou

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