Francophonie : conférence internationale pour la langue française et le plurilinguisme

Lundi 19 Février 2018 - 18:59

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Organisé à la cité internationale universitaire, du 14 au 15 février, le séminaire a réuni cinq cents personnes de divers horizons de la langue française, provenant des milieux culturel, intellectuel, de l’entrepreneuriat, de l’innovation, des médias et du sport, qui  se sont penchés sur l’avenir de la francophonie, une sorte d’état des lieux.

Dans son discours préliminaire, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), Jean Baptiste Lemoyne, en présence des ministres français de la Culture, Françoise Nyssen, de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, et de la secrétaire générale de la francophone, Michaëlle Jean, a émis un message d’espoir, avant de rappeler l’identité plurielle de la francophonie.

Redonner force et vigueur au français

Ce dispositif a permis de redonner force et vigueur au plan souhaité par le président français, Emmanuel Macron, pour faire front aux enjeux linguistiques de demain et de renouveler l’image de la langue française porteuse d’espérance et d’évaluer universelle à l’international. 

Françoise Nyssen a, pour sa part, parlé d’une langue « sans frontière », qui permet d’accès à d’autres cultures, de bâtir des ponts, de faire circuler les idées, les savoirs et les œuvres. Frédérique Duval, dans son intervention, a parlé de « désir de français » dans le monde, rappelant que la 4e place de la France en tant que destination des étudiants étrangers.

Michaëlle Jean est revenue sur les enjeux du patrimoine linguistique et culturel de l’humanité que constitue la langue française, sa solidarité, sa place dans la mondialisation, y voyant une certaine « démocratisation des relations internationales, une langue indissociable de la promotion de la diversité ».

Le français, une référence identitaire

Pour les Québécois, la langue française est une identité. Ils luttent contre l’anglais pour garder cette langue. Ils s’y accrochaient comme un moyen de définition légué et qu’on a voulu faire perdurer. Pour eux, le français devient un objet auquel ils s’y rattachent pour se définir culturellement, une référence identitaire face à « une institution répressive ».

Pour le président de l’Institut français, Pierre Buhler, ce séminaire s’inscrit dans une démarche novatrice pour le français. Il considère la diversité comme l’incarnation de la langue française d’aujourd’hui, une diversité nécessaire pour « adopter une approche plus dynamique pour revitaliser la langue française ».

 « Il faut déconstruire » la perception de la francophonie en Afrique et au Maghreb.

La représentante personnelle pour la Francophonie, du président français, Emmanuel Macron, Leïla Slamani, lauréat du prix Goncourt 2016, pense qu’il y a une perception où « parfois la francophonie rime avec colonies ». Mais pour elle, la langue française reste synonyme de liberté et de diversité. « Personne ne peut nier que notamment en Afrique ou au Maghreb, il y a une perception où parfois francophonie rime avec colonie. Où on a le sentiment que la francophonie, c’est quelque chose qui a été vécu par une petite élite, qui a perpétué des dominations impérialistes etc. C’est vrai que c’est perçu comme ça. Mais cette perception-là, il faut la déconstruire ».

Celle qui n’a cessé de valoriser la pluralité du français dans les cinq continents du monde trouve « important que les Français parlent plus de langues et notamment plus de langues africaines, plus arabe ». Pour Leïla Slamani, « la langue est un outil pour vivre, pour aimer, pour discuter, pour rigoler. Ce n’est pas un outil pour nous aliéner ».

Le français, une langue devenue « aphone »

Le gouvernement français s’est nourri des apports des participants pour lancer une mission chargée d’améliorer la visibilité des artistes francophones en France. Des recommandations seront adressées au président Emmanuel Macron pour moderniser la langue française dans le monde. Certains participants pensent que la francophonie est devenue « aphone », et que le français n’a plus droit de cité dans les événements internationaux, l’anglais s’imposant partout, même en France, une langue abandonnée à la diaspora africaine francophone, comme si « les Français avaient honte de leur langue ».  Emmanuel Macron annoncera, le 20 mars, un « grand plan » pour la francophonie. L’objectif attendu : faire du français la deuxième langue au monde.

En 2050, 85% des francophones seront  plutôt en Afrique

Selon l’Organisation internationale de la francophonie, les cent quatre-vingts millions de locuteurs de l’an 2000 sont passés à deux cent soixante-quatorze millions ; alors que trente-sept pays dans le monde comptent plus d’un million de locuteurs en français ; treize pays ont le français comme langue officielle unique ; seize comme langue co-officielle. En 2050, sept cents millions de personnes parleront français, sur une population de 9,1 milliards d’habitants ; 85% de ces francophones seront en Afrique, faisant du français « un patrimoine de l’Afrique ».

 

Noël Ndong

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