Funérailles : la dépouille de Papa Wemba repose à l’hôpital du Cinquantenaire

Jeudi 28 Avril 2016 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Il était pratiquement 14h quand le cortège funèbre a fait son entrée dans l’enceinte du centre hospitalier de Kasa-Vubu, le cercueil blanc sorti du corbillard stationné à quelques mètres de l’entrée de la morgue a été aussitôt acheminé à l’intérieur et y restera jusqu’à lundi en fin de matinée.

La descente d’avion de la délégation venue d’Abidjan avec la dépouille de Papa WembaL’accès à la morgue réservé à peine à quelques privilégiés pour la plupart des autorités, notamment les députés Henriette Wamu, Jean-Claude Mvuemba et le gouverneur du Sankuru, Berthold Ulungu, venu d’Abidjan avec le corps. Il s’y trouvait certains artistes dans le lot, à l’instar de Fally Ipupa, Jadot le Cambodgien, le Karmapa et même une personnalité d’Église, en l’occurrence l’abbé Coco, qui comptait parmi les proches de Papa Wemba.

Une bonne partie d’officiels et artistes avaient préféré joindre directement l’hôpital du Cinquantenaire afin d’y attendre l’arrivée du corps et de tout le cortège qui l’accompagnait. Pour certains, l’attente avait été bien longue. En effet, s’il faut compter que l’avion en provenance d’Abidjan avait atterri à l’aéroport de N’Djili peu après 9h30, le cortège aura mis un peu plus de 4heures pour arriver à destination. Ainsi, même ceux qui avaient choisi de se désolidariser du cortège pour échapper au bouchon prévisible le long du Boulevard Lumumba, arrivés pour la plupart entre 11h et midi, ont également trouvé le moment long.

Les abords de l’hôpital du Cinquantenaire étaient déjà pris d’assaut en fin de matinée, l’entrée y était plutôt sélective. En effet, pour éviter tout débordement, des policiers y veillaient scrupuleusement de sorte que plusieurs Kinois se sont vu refusé son accès. Bien heureusement, la plupart des habitants de la ville, ceux qui le pouvaient, avaient préféré se poster le long du Boulevard Lumumba, passage obligé du cortège jusqu’à sa destination finale. Bien que la journée aient été ouvrable, l’on a observé une foule immense agglutinée sur son parcours.Une vue de la foule assemblée au tarmac pour assister à l’atterrissage de l’avion

Pleurs et chants

De l’émotion, c’est ce qui manquait le moins. Mais l’on a constaté d’une part que des jeunes chantaient plutôt que de pleurer, et scandaient des cris de Viva la Musica plutôt que de crier leur désarroi face à cette immense perte. Ils avaient trouvé là leur façon de « conjurer le mauvais sort » et d’honorer leur idole qui avait su traverser plusieurs générations, jusqu’à se faire proche des mélomanes actuels parmi lesquels adolescents et jeunes adultes.

Du reste, avant même que le cortège ne se constitue et ne s’ébranle vers l’hôpital, l’arrivée même du corps avait créé une ambiance pathétique. Pleurs et cris traduisaient la douleur ressentie par la foule déjà présente sur les lieux. La simple vue du cercueil couvert d’une étoffe aux couleurs nationales, symbole de l’hommage de la nation, à sa descente de l’avion, a suffi pour déchaîner une vague de sanglots au milieu des personnes assemblées au tarmac même.

Des jeunes chantant et criant au passage du cortège funèbre (Photo Kokolo)Avec l’arrivée de la dépouille de sa vedette bien-aimée, Kinshasa qui portait déjà le deuil mais ne semblait pas vraiment y croire encore réalise avec déchirement que le sort a été dur avec elle. En effet, les conversations quotidiennes toutes alimentées par le triste événement survenu à Abidjan et quoique les médias n’aient de cesse de le rappeler, plusieurs avaient bien du mal à faire passer la pilule. C’est ainsi que certains ont improvisé un congé, comme nous l’a confessé Jean, employé d’une entreprise de la place, pour s’assurer de ne pas manquer le passage du cortège sur le long trajet, environ 120 km séparent l’aéroport de l’hôpital du Cinquantenaire. Comme quoi, il fallait le voir pour le croire.L’entrée de la dépouille mortelle à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire (Photo Kokolo)

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La descente d’avion de la délégation venue d’Abidjan avec la dépouille de Papa Wemba (Photo Kokolo) Photo 2 : Une vue de la foule assemblée au tarmac pour assister à l’atterrissage de l’avion (Photo Kokolo) Photo 3 : Des jeunes chantant et criant au passage du cortège funèbre (Photo Kokolo) Photo 4 : L’entrée de la dépouille mortelle à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire (Photo Kokolo)

Notification: 

Non