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G 7 ?

Mardi 20 Août 2019 - 17:37

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La Russie ayant été écartée, il y a cinq ans, du G 8 qui rassemblait alors les dirigeants de huit des plus puissantes nations du globe – France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Allemagne, Japon, Italie, Canada - l’on se demande à quoi peut bien servir le G 7 qui se réunira ces prochains jours à Biarritz, dans le sud de la France. Etant donné que ni la Chine ni l’Inde n’en font partie et que la Russie en a été exclue pour avoir annexé la Crimée en 2014, le groupe pèse de moins en moins lourd  dans les affaires mondiales. Et ce ne sont pas les gesticulations qui marqueront à coup sûr cette nouvelle édition qui le rendront crédible aux yeux de la communauté internationale.

Dans le moment que nous vivons où les cartes se rebattent sur la table du jeu planétaire avec une percée de la Chine sur tous les continents qui fera d’elle la première puissance mondiale à échéance d’une ou deux décennie, avec une remontée en puissance de la Russie en Europe, au Moyen-Orient, en Asie et très bientôt en Afrique qui n’est pas sans rappeler le temps de la Guerre froide, avec l’affirmation aussi réelle que discrète de l’Inde sur tous les fronts stratégiques, célébrer une telle grande messe sans y associer Pékin, Moscou et New-Delhi témoigne d’une méconnaissance des réalités de ce temps quelque peu inquiétante. Et ce n’est pas l’entretien avec Vladimir Poutine organisé lundi par Emmanuel Macron au Fort de Brégançon qui y changera quelque chose.

La vérité est que le G 7 comme le G 8 ont fait leur temps, c’est-à-dire n’ont plus guère d’influence sur la conduite des affaires mondiales. Certes, la mise en scène très sophistiquée de ces rencontres au sommet ici et là se trouve largement relayée par les médias européens et américains, mais ses conséquences pour la gouvernance mondiale sont quasiment nulles. Et tout indique aujourd’hui, en raison des positions pour le moins abruptes prises par le président des Etats-Unis, Donald Trump, sur des questions aussi vitales que la lutte contre le dérèglement climatique, que la rencontre de Biarritz n’aura guère d’effet positif. Tout au plus sera-t-elle marquée par les manifestations de rejet organisées à sa périphérie par des groupuscules hostiles.

Conclusion, provisoire bien sûr, de ce qui précède : il est manifestement temps de repenser ce type de sommet aussi inutile que prétentieux.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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