G20 : le sommet d’Istanbul consacré à la croissance mondiale

Lundi 9 Février 2015 - 13:56

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Après le sommet de novembre en Australie, les dirigeants du G20, principalement les ministres des Finances et banquiers centraux de cet espace, se réunissent du 9 au 10 février à Istanbul, en Turquie,  pour coordonner leurs actions en faveur de la croissance mondiale.

 La tâche s’avère difficile au vu des situations économiques contrastées des uns et des autres et des politiques monétaires divergentes qui en résultent. Ceci, pour la simple raison qu’aux inquiétudes sur la capacité de l’économie des États-Unis à tirer le reste du monde s’ajoutent les interrogations sur la chute des cours du pétrole, de l’appréciation du dollar et la dette grecque après l’arrivée au pouvoir de la gauche radicale aux élections législatives du 25 janvier.

Outre la croissance qui est au menu du sommet, les autorités françaises ont demandé d’inscrire à l’ordre du jour la lutte contre le financement du terrorisme, un sujet sensible pour la Turquie compte tenu de ses frontières avec la Syrie et l’Irak.

Pour la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui s’exprimait peu avant l’ouverture des assises, les enjeux de la rencontre d’Istanbul sont « considérables » « Si l’action n’est pas au rendez-vous, le supertanker de l’économie mondiale risque de ne pas pouvoir se dégager des bancs de sable de la croissance poussive et de la faible création d’emplois », souligne-t-elle.

Le vice-Premier ministre turc Ali Babacan a, pour sa part, affirmé lors d’une conférence dimanche que « la présidence turque du G20 aurait pour priorités de relancer la croissance mondiale et de donner aux pays en développement une plus grande voix au chapitre ».

Du côté des États-Unis, les autorités ont fait savoir que leur pays ne saurait d’aucune manière être « le seul moteur de croissance ». C’est du moins ce qu’a affirmé le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, ajoutant que Washington ferait passer le message à Istanbul que l’Europe doit en faire plus.

Le ministre canadien des Finances, Joe Oliver, a quant à lui indiqué que relancer la croissance mondiale sera au cœur des préoccupations à Istanbul. Il estime que les risques majeurs émanent de  la stagnation en zone euro, du ralentissement de la croissance chinoise et indienne ainsi que des crises géopolitiques en Ukraine, en Irak et en Syrie. « L’Amérique porte la croissance mondiale pour le moment mais cela ne peut durer », a-t-il insisté.

À Istanbul, les membres vont être rappelés à leurs engagements précédents, une stratégie que les dirigeants turcs résument par l’expression « Tenez parole ou expliquez-vous ». Ce rappel vaut la peine puisque lors de leur sommet, les pays du G20 s’étaient entendus sur un « Plan d’action de Brisbane » comportant un millier d’engagements. L’objectif était d’ajouter plus de 2.000 milliards de dollars à l’économie mondiale et de créer des millions de nouveaux emplois pendant les quatre prochaines années. Ces engagements ambitieux devraient être réduits à cinq ou dix priorités par pays à la réunion d’Istanbul afin de pouvoir mieux en vérifier la mise en œuvre, annoncent des sources proches des organisateurs du sommet.

 

 

Nestor N'Gampoula