G5 Sahel : une conférence des donateurs demain à Bruxelles

Jeudi 22 Février 2018 - 11:43

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La rencontre, qui regroupera le 23 février, une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, a pour but de renforcer le soutien à la force conjointe, constituée notamment du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Tchad.

Les dirigeants européens se rassembleront à cette occasion pour un sommet informel de l’Union européenne(UE) programmé l’après-midi et une dizaine de ministres des Affaires étrangères, dont ceux du Sénégal, d’Arabie saoudite, de Tunisie, du Maroc ou de Norvège. Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, très engagé dans le dossier, et la chancelière allemande, Angela Merkel, seront aux côtés des chefs d’Etat du G5 Sahel.

A la veille de la conférence, l’Elysée s’est félicité de la mobilisation des chefs d’Etat et de gouvernement, soulignant qu’elle est « la preuve d’une prise de conscience collective de l’importance du Sahel pour la stabilité de l’Afrique et, au-delà, de l’Europe ». Malgré, un responsable européen a dit que cette stabilité est loin d’être acquise, puisque « la situation sécuritaire s’est détériorée », surtout « au Mali avec des attaques quotidiennes ». Pour preuve, il faut évoquer la dernière attaque dans le pays, qui a entraîné la mort, le 21 février, de deux militaires français, tués dans l’explosion d’une mine artisanale. Un autre soldat, de nationale française, a également été blessé dans cette attaque.

Ayant de la peine à boucler le financement de leur force conjointe, estimé actuellement à 250 millions d’euros, les pays du G5 Sahel ont récemment appelé la communauté internationale « à mettre en place des ressources additionnelles pour y faire face ». L’objectif de la conférence de Bruxelles est donc de « passer la barre des 300 millions d’euros mobilisés », comme l’a fait savoir l’Elysée. L’UE devrait engager 50 millions d’euros supplémentaires qui s’ajoutent aux 50 millions déjà annoncés. Des contributions d’autres pays, moins importantes sont également attendues.

Hors d’Europe, l’Arabie saoudite s’est déjà engagée à hauteur de 100 millions d’euros, les Emirats arabes unis de 30 millions, tandis que les cinq pays fondateurs doivent apporter 10 millions chacun.  Les Etats-Unis ont quant à eux promis aux cinq Etats membres du G5 Sahel une aide bilatérale globale de 60 millions de dollars.

Alors qu’un calme précaire allait revenir au Mali, après l’intervention française en 2013, les factions djihadistes ont retrouvé un nouveau souffle dans le nord et le centre du Mali, malgré la présence de 12 000 Casques bleus de l’ONU et de la force française Barkhane, qui mobilise 4 000 hommes dans la région. Ces terroristes multiplient, ces derniers temps, des attaques contre ces forces et l’armée malienne, et ont étendu en 2017 leurs actions au centre et au sud du Mali, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, qui sont aussi régulièrement touchés. Il s’en est suivi la mort de douze militaires français depuis le lancement de l’opération Barkhane à en 2014.

En attendant de réunir les financements nécessaires, la force du G5 Sahel, qui dispose d’un Quartier général à Sévaré (Mali), a déjà mené en coordination avec Barkhane deux opérations dans la zone des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. « L’urgence est de maintenir la pression et d’accroître les capacités des armées nationales », estime l’Elysée. Il s’agira donc pour la communauté internationale de lutter efficacement contre le terrorisme en lançant des actions à long terme en faveur du développement dans le cadre de « l’Alliance pour le Sahel », qui a déjà identifié 400 projets de développement dans le Sahel, pour un coût global de six milliards d’euros sur la période 2018-2022.

A Bruxelles, le président français devrait, selon l’Elysée, annoncer que son pays va augmenter de 40% son aide au développement pour les pays du G5 dans les cinq prochaines années, à 1,2 milliard d’euros.

 

Nestor N'Gampoula

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