Gabon : Ali Bongo réduit de 40% les effectifs à la présidence

Mardi 3 Juillet 2018 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le pays a décidé de mettre en place une politique de réduction drastique des dépenses publiques qui passe, entre autres mesures, par une baisse du nombre de fonctionnaires de la présidence de la République.

« La présidence de la République, en tant que première institution du pays, se doit de faire preuve d'exemplarité et indiquer le chemin à suivre par le reste de l'administration », indique un communiqué du gouvernement.

Ce texte, publié le 29 juin à l'issue du dernier conseil des ministres, affirme qu'un effort « sans précédent et particulièrement courageux en termes de réduction de la masse salariale et donc des effectifs, doit être engagé et cela sans délai ». A cette fin, le président Ali Bongo Ondimba a décidé « la remise à disposition » à leur administration d'origine « de 40 % des personnels nommés à la présidence de la République ».

Les mesures prévoient également une diminution des membres des cabinets ministériels, « l'interdiction de voyager en classe affaires » pour les hauts fonctionnaires « en dehors des membres du gouvernement et assimilés » et « l'interdiction d'acquérir des véhicules de plus de trente millions de francs CFA dans toute l'administration et autres services publics ».

Ces mesures symboliques s'ajoutent à des décisions qui, à partir de fin juillet, toucheront les fonctionnaires les mieux payés, passant par une importante réduction des salaires, proportionnelle au montant touché : moins 5% pour ceux compris entre 650 000 et 1 500 000 F CFA, moins 15% pour ceux dépassant deux millions.

Une pilule difficile à avaler pour l'organisation Dynamique unitaire, qui regroupe plusieurs syndicats. Elle dénonce ces annonces, affirmant que les fonctionnaires ne sont pas responsables de « la gabegie ayant conduit le Gabon dans une impasse financière insurmontable ».

Les syndicats, qui estiment ne pas avoir « à subir les mesures d'austérité exigées par le Fonds monétaire international (FMI) qui impose la diminution du train de vie de l'Etat », ont prévu de se réunir le 11 juillet en assemblée générale pour décider des suites à donner à ces mesures d'austérité.

Avec l'appui du FMI, le gouvernement gabonais vise à faire passer la masse salariale du public en dessous de cinq cents milliards de FCFA par an contre sept cent vingt milliards de FCFA par an en 2017. Riche principalement de son pétrole, de ses ressources minières et de sa forêt, le Gabon traverse depuis 2015 une passe économique difficile - aggravée par la baisse des prix du brut -, se traduisant par du chômage, des grèves, des entreprises qui tournent au ralenti ou mettent la clé sous la porte.

Josiane Mambou Loukoula et AFP

Notification: 

Non