Gabon : les députés votent la dépénalisation de l’homosexualité

Mercredi 24 Juin 2020 - 17:37

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Pour encourager la pratique de l’homosexualité et rendre non punissable les relations sexuelles entre personnes de même sexe, à l’initiative du gouvernement, l’Assemblée nationale gabonaise a adopté le 23 juin la loi autorisant l’homosexualité.

L’adoption de cette nouvelle résolution s’inscrit dans le cadre du projet de loi visant la modification de la loi n°042/2018 du 05 juillet 2019 portant code pénal en République gabonaise. Ainsi, au nombre des modifications le retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 du code pénal, entré en vigueur depuis le mois de juillet 2019. Elle visait à condamner et à punir les adeptes de l’homosexualité dans le pays.

Manifestant son désarroi quant à cette loi, l’un des députés à l’Assemblée, Blaise Koula-Moutou Louembé, atteste que cette loi laisse entrevoir la teneur du débat mais aussi les pesanteurs métaphysiques et culturelles sur le sujet.

 « Je fais partie des vingt-quatre députés ayant voté contre cette loi. Et à nous s’ajoutent les vingt-cinq autres qui se sont abstenus.  Seuls quarante-huit autres ont voté pour. Ainsi, je reste solidaire de tout le reste du texte mais mes convictions religieuses, mon attachement à la constitution et à nos valeurs ancestrales ne me permettent pas d’autoriser ou d’encourager de telles pratiques ».

Expliquant les disfonctionnements constatés pendant ce vote, un autre député a pour sa part signifié que lors de ce vote consacré au retrait du 5e alinéa lié à la dépénalisation de cette pratique, le quorum n’a pas été atteint. Car, il y a eu vingt-cinq abstentions, vingt-quatre voix contre et près de quarante-huit pour. Or, le règlement dans son article 77 dit que tout vote en plénière doit être entériné par la majorité absolue des suffrages exprimés. Ainsi, il faut faire toutes les voix divisées par deux plus un. Et, en le faisant, aucune des trois parties n’a eu ce score, donc la loi devrait être rejetée et non être adoptée.

 « Si l’alinéa pénalisant la pratique était retirée tel que préconisé par le gouvernement, la pratique devait être dépénalisée dans le pays. Ce qui a amené plusieurs langues de contestation et appelé au rejet de la dépénalisation de l’homosexualité dans le pays, c’est d’abord le fait que, la pratique est inhumaine », a déploré un autre membre de l’Assemblée nationale, en s’interrogeant du fait qu’à travers cette loi les lesbiennes deviendront désormais libres de s’afficher sans en être inquiétés et même aller jusqu’à se marier.  

Une loi qui vient marquer un arrêt à la procréation

Réagissant négativement à cette loi, certaines populations gabonaises estiment que cette décision est très grave et non essentiel pour l’évolution du Gabon et de l’Afrique.

« La vraie question est celle de savoir si le pays est encore dirigé par des êtres humains ? Car, pour un petit pays d’un million d’habitant, le gouvernement prend l’initiative et la décision de marquer un coup de frein à la procréation, en appliquant et en copiant à la lettre les pratiques contre nature », s’est alarmé un Gabonais.   

Rock Ngassakys

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