Gabon : un mouvement voudrait installer Jean Ping à la tête du pays

D’après des sources concordantes, des appels sont lancés dans certaines villes du pays, demandant à ce que Jean Ping soit porté à la magistrature suprême, en remplacement d’Ali Bongo Ondimba, frappé par la maladie. Tout a commencé le 24 novembre au quartier général de l’ancien Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong à Nkembo, dans le 2e arrondissement de Libreville, où, lors d’un meeting, l’opposition a estimé que l’heure est venue de remettre sur le tapis le contentieux électoral du dernier scrutin présidentiel et reconnaître automatiquement Jean Ping comme le président du Gabon. L’idée revenait dans tous les discours à cette occasion même si Jean Ping n’y était pas présent.

Des dispositions préalables avaient été prises par les partis de l’opposition proches du principal challenger d’Ali Bongo Ondimba lors de l’élection présidentielle de 2016. En témoigne le fait que la Coalition pour la nouvelle République, créée par Jean Ping, a lancé le mouvement TGV (train à grande vitesse) dont la destination finale sera le palais présidentiel.

Le mouvement TGV se propose d’organiser des manifestations tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays. Dans cette optique, l’ancien Premier ministre, Jean Eyeghe, un des moteurs du mouvement, a appelé les Gabonais à la mobilisation. « Pourquoi celui qui a été élu n’est pas à la présidence ? Les Gabonais doivent manifester. Ce n’est pas deux cents personnes, c’est cinq mille, dix mille, vingt mille personnes, même cinquante mille. Et ça doit être la même chose, à l’intérieur du pays », a-t-il déclaré. Répondant aux appels de l’opposition, un leader de la majorité a ironisé : « Il est toujours permis de rêver car pour nous, l’élection présidentielle de 2016 est très très loin derrière nous ».

Plusieurs sources indiquent qu’Ali Bongo Ondimba devrait arriver cette semaine à Rabat, au Maroc. Le président gabonais viendra « certainement » pour une période de « convalescence et de rééducation », a confié une source dans son entourage.

La présidence gabonaise a récemment indiqué qu’Ali Bongo est depuis le 24 octobre en Arabie saoudite où il se trouve « dans une phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques » à la suite d’un « malaise », de « vertiges » et d’un « saignement ».