Gare !

L'annonce du retrait possible des troupes tchadiennes opérant au Mali que le président Idriss Deby Itno a formulée dimanche sur la chaine de télévision française TV5 Monde n'en finit pas de faire des vagues en Europe.  Et pour cause, car une telle action survenant alors que la situation ne cesse de se dégrader dans l'immense zone du Sahel aurait à coup sûr des conséquences dramatiques pour l'Afrique du Nord et pour l'Europe du Sud.

Ce que n'ont visiblement pas compris les dirigeants du Vieux continent c'est qu'en laissant certains d'entre eux programmer, puis organiser l'assassinat du guide libyen Mouammar Kadhafi il y a cinq ans, ils allaient provoquer une crise qu'ils seraient ensuite incapables de gérer et qui aurait pour leurs pays des conséquences désastreuses. Ne tenant aucun compte des alertes que leur lançaient plusieurs dirigeants africains, le président Denis Sassou N'Guesso en particulier, leur aveuglement a fait de la Libye une zone de non droit dans laquelle prolifèrent tout à la fois les mafias criminelles et les sectes fanatiques.

La vague de migrants qui en est résultée et qui ne cesse d'enfler génère en Europe même une crise humanitaire, sociale dont personne n'est capable aujourd'hui de mesurer les conséquences à moyen et long terme. Si le Tchad, asphyxié par la chute brutale des cours du pétrole sur les marchés mondiaux, se replie sur lui-même et retire les troupes engagées hors de ses frontières l'on peut être certain que les désordres présents prendront une toute autre dimension. D'où l'inquiétude qui grandit en Grèce, en Italie, en Espagne, en France et ailleurs.

Le temps est proche où les pays riches du Nord qui ont exploité sans vergogne les pays du Sud vont devoir leur rendre une partie de ce qu'ils leur ont volé pendant des siècles. Et ce message, énoncé dimanche également par notre président, Denis Sassou N'Guesso, sur l'antenne de TV5 monde de façon certes plus diplomatique va devoir être entendu par ceux auxquels il s'adresse.

Quelle forme ce juste retour de l'Histoire prendra-t-il ? Nul ne peut encore le dire avec certitude, mais l'issue du débat ne fait d'ores et déjà aucun doute. Voyons donc si la France d'Emmanuel Macron osera prendre la tête du mouvement qui se dessine.