Gestion du patrimoine culturel : une formation a eu lieu dans le Kouilou

Lundi 17 Décembre 2018 - 19:20

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Assurée par les techniciens de l’EPA (École du patrimoine africain) basée à Porto-Novo, au Benin, l’activité destinée aux futurs formateurs des animateurs des musées s’est déroulée du 3 au 14 décembre, au musée Mâ Loango, dans le village de Diosso.  

La formation a été organisée par la société Total E & P Congo qui a réhabilité et remis au pays le musée en août dernier. Elle a réuni sept spécialistes du patrimoine du ministère de la Culture et des arts, du musée Mâ Loango et du musée d’Oyo dont les capacités ont été renforcées. Pendant douze jours, ceux-ci ont été édifiés par des techniciens de l’EPA, notamment  Samuel Kadiba, directeur de cette école, et Diane Toffoun venus du Bénin, Franck Pacere du Burkina Faso, sur plusieurs notions en muséologie et en muséographie, entre autres la manière de monter un module (médiation culturelle, outils pour une bonne gestion d’une institution du patrimoine culturel et autres) et la conservation préventive.

Des notions que les participants devront transmettre aux animateurs des musées qu’ils vont à leur tour former. «Cette formation, c’est pour leur permettre d’avoir la main habile, pour que demain, en formant les animateurs des musées, qu’ils puissent appliquer les méthodes et la technique de conservation des biens culturels en muséologie et en muséographie», a indiqué Samuel Kadiba. Les acquis de la formation vont permettre une gestion professionnelle du musée Mâ Loango et aussi des autres musées du pays représentés à l’activité. Ils vont également leur doter d’un personnel formé par une grande école qu’est l’EPA qui, a confié son directeur, est prête à accompagner le musée Mâ Loango à former des animateurs dans les domaines bien pointus du musée. Cela, pour lui permettre d’avoir une longue vie et faire qu’il soit véritablement au service de l’Afrique en général et du Kouilou en particulier.

Samuel Kadiba a souhaité que le Congo forme davantage dans le domaine du patrimoine; «Si vous avez un bijou comme le musée Mâ Loango  et qu’il n’y ait pas des hommes qui l’animent, qui font que le monde comprenne quel est le rôle et la place d’un musée dans le développement d’un pays, cela ne marchera pas. Il faut former davantage ceux qui peuvent animer ces institutions. Le Congo a eu quelques techniciens qui ont été formés à l’EPA et ailleurs mais ils sont tous presque admis à la retraite », a-t-il fait savoir.

Placer le patrimoine culturel et naturel au cœur de l’économie du pays

Pour le directeur de l’EPA, au moment où le Congo veut relever la tête pour faire que son économie contribue véritablement au bien-être de la population, le domaine du patrimoine culturel et naturel, souvent négligé dans ce pays comme dans bien d’autres d’Afrique, doit être au cœur de l’économie. «C’est le cas du tourisme dans les pays comme l’Égypte, le Sénégal, les pays de l'est de l’Afrique. Dans ces pays le pétrole existe mais ce tourisme est le premier pourvoyeur de l’économie», a-t-il idiqué. 

Ce tourisme, a-t-il dit, contribue favorablement à la lutte contre le chômage des jeunes. « Il y a des musés où vous trouverez plus de huit cents personnes sinon mille utilisées. Ce sont des industries culturelles, des lieux où on peut suffisamment utiliser les jeunes qui traînent. Le musée Mâ Loango qui a été réhabilité par Total E&P Congo peut être un modèle d’utilisation des jeunes et être placé au cœur de l’économie congolaise», a-t-il estimé.

Créée en 1998, l’EPA a pour vocation de former des spécialistes du patrimoine culturel. Elle découle du programme de prévention mis en place à la suite du constat sur l’insuffisance des spécialistes dans les musées africains. L’EPA forme des techniciens africains pour l’Afrique et pour le développement socio-culurel du continent. Il dispose de mille cinq cents professionnels formés dans son réseau.

Au départ, l’école servait vingt-six pays francophones. Mais avec sa reconnaissance en 2015 comme institution panafricaine par l’Union africaine, l’EPA travaille non seulement pour ces pays et l’Afrique mais aussi pour les pays où l'on trouve la culture africaine comme le Brésil, le Venezuela et autres. Une innovation dans cette école,  c’est la licence fondée sur la gestion professionnelle du patrimoine en Afrique. Celle-ci embrasse tous les métiers du patrimoine (diplomatie du patrimoine, muséologie, muséographie…). Des métiers qui vont viabiliser le patrimoine sur le continent.

L’EPA dispose de partenaires comme l’Unesco, le Fonds du patrimoine mondial africain, les gouvernements, associations et autres. «Total E&P Congo que nous tenons à remercier pour avoir réhabilité le musée départemental Mâ Loango et organisé cette formation devient aussi notre partenaire», a lancé Samuel Kadiba. Par ailleurs, l’EPA  rencontre des difficultés du fait que les États ne contribuent pas comme il se doit.  Mais son directeur reste optimiste. «Nous avons l’espoir que cela va arriver.  Nous espérons qu’avec la reconnaissance de l’EPA comme institution panafricaine par l’Union africaine, les pays vont se réveiller à former des spécialistes du patrimoine en Afrique », a-t-il assuré.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Les participants lors de la formation/ Adiac -La photo de famille/ Adiac

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