Gestion durable des écosystèmes : pour le ministre Henri Djombo, "l’heure est à l’action"

Samedi 6 Septembre 2014 - 16:00

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L’ampleur du commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages a atteint des proportions alarmantes au point d’interpeller tous les gouvernements du monde.

Le ministre de l’Économie forestière et du développement durable du Congo, Henri Djombo, qui le sait, a indiqué que le moment n’est plus aux plaintes, mais plutôt à l’action. Il s’agit de réfléchir sur des stratégies susceptibles de réduire ou d’arrêter la criminalité faunique en Afrique centrale. « L’ampleur est réelle, on n’imagine pas les quantités des plantes qui sont exploitées dans les laboratoires pour les cosmétiques… », a lancé le ministre congolais  au cours d’une conférence de presse sur la lutte contre la criminalité faunique en Afrique centrale. Il avait à ses côtés l’ambassadeur de bonne volonté en matière de lutte anti braconnage et d’économie verte, Patrick Mboma, connu plus dans le milieu sportif ; les représentants de la Cééac au Congo et ceux de l’Union européenne.

Le ministre congolais a insisté sur la mobilisation des moyens d’intervention. Chaque pays devrait mettre la main à la poche car la conservation demeure à ce jour le parent pauvre des États comme on peut le constater à travers les différents budgets des pays. En termes d’impact financier sur la biodiversité confondue, Henri Djombo indique que les pertes sont estimées à environ 400 milliards de dollars (±202.578,61 milliards FCFA). Les braconniers ont développé leur travail à travers un équipement de pointe, dépassant même les écogardes qui deviennent des cibles faciles lors des confrontations qui s’avèrent inégales.

60% de la population d’éléphants détruits en 10 ans !

Les différents enquêtes et rapports indiquent que l’éléphant est le pachyderme le plus menacé. L’espèce est même en voie d’extinction à cause du braconnage encouragé par le commerce illégal de ses défenses, l’ivoire. En 10 ans, 60% du cheptel a été détruit. 2013 a été l’année de tous les records en matière de saisies d’ivoire à grande échelle et de braconnage d’éléphant. Selon l’UE, les modes de conservation de la faune sauvage doivent découler d’efforts internationaux globaux, régionaux, sous-régionaux, nationaux et locaux. Les réponses qu’elle apporte aux défis de cette conservation et de la lutte contre le braconnage portent sur trois domaines : la conservation, la gouvernance et la sécurité.

« L’UE encourage la République du Congo et l’Afrique centrale dans son ensemble à demeurer un havre de conservation pour que chaque contribution évolue dans le même sens : celui de la préservation des espèces d’aujourd’hui comme celles de demain », a émis la chargée d’affaire à la délégation de l’UE, Isabelle Edet. Par ailleurs, selon l’expert de la Cééac, Honoré Tabuna, la préservation de l’environnement est l’une des voies de la diversification économique hors pétrole. Le choix sur l’ancien international camerounais marque une étape décisive de collaboration.

La Cééac compte sur l’aura de Patrick Mboma et sa connaissance des différentes régions du monde où se développe le braconnage. D’où la mission qui lui est confiée de sensibiliser pour éradiquer le phénomène. Il devra aussi contribuer aux préparatifs de plusieurs évènements de la sous-région allant dans le sens de la lutte contre la criminalité faunique. Présenté en octobre 2013 aux ministres de la Cééac, l’ancien « Lion indomptable» a commencé à mettre en œuvre son plan d’action en février 2014. Sans être expert en la matière, Patrick Mboma, qui mesure l’ampleur de la tâche, promet apprendre à travers ses actions de plaidoyers qui grandiront en même temps que ses connaissances sur le sujet. 

Nancy France Loutoumba