Gestion durable des forêts : lancement du nouveau programme de gouvernance forestière en RDC

Samedi 15 Juillet 2017 - 17:17

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Ce nouveau programme élaboré par le Fonds mondial pour la nature (WWF) devra soutenir et faciliter la négociation et le suivi de la deuxième phase des clauses sociales en portant plus d’engagements des parties prenantes qu’à la phase précédente. Il s’agit d’apporter un soutien aux organisations de la société civile en vue de rehausser le niveau de compréhension du processus de négociation des clauses sociales.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF), appuyé par l’Agence norvégienne pour le développement international (Norad), a organisé, le 14 juillet dans la salle de la paroisse Sacré cœur à Gombe, l’atelier de lancement du nouveau programme de gouvernance forestière en RDC.

Expliquant les attentes de ce programme, le directeur national du WWF-RDC, Jean-Claude Muhindo, a noté que « ce programme n’est pas seulement implanté en RDC mais aussi dans d’autres pays africains et d’Asie, dans le but de préserver la biodiversité, lutter contre les changements climatiques, promouvoir l’énergie propre, etc. ». Il a également noté que ce programme n’était pas nouveau. À en croire Jean-Claude Muhindo, il est, en effet, la suite d’une série d’appuis dont le WWF-RDC a bénéficié depuis 2009 en termes des financements du gouvernement norvégien sous plusieurs appellations, qui concourent à rendre efficace la participation des organisations de la société civile afin d’influencer les décisions des autorités gouvernementales par le plaidoyer pour améliorer la gouvernance forestière.

Ce nouveau programme élaboré par le WWF devra soutenir et faciliter la négociation et le suivi de la deuxième phase des clauses sociales que cette ONG internationale souhaite, cette fois, porter plus d’engagements des parties prenantes qu’à la phase précédente. Pour le premier secrétaire climat et forêt à l’ambassade de Norvège en RDC, Hilde Dahl, ce programme devrait apporter un soutien aux organisations de la société civile qui ont comme rôle l’accompagnement des communautés locales, en vue de rehausser le niveau de compréhension du processus de négociation des clauses sociales. « Le travail déjà réalisé par la Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois devrait également se poursuivre afin d’encourager le renforcement du travail de la conservation des forets à travers les actions de plaidoyer durable et l’application de la loi forestière », a-t-elle souligné, en notant sa satisfaction de constater que les peuples autochtones jouent un rôle important dans ce travail qui se fait.

Le ministre chargé du Développement rural, Justin Bitakwira, faisant l’intérim de son collègue chargé de l’Environnement et du Développement durable, a étalé les efforts fournis par la RDC pour la protection et la gestion durable des forêts. Il a, par ailleurs, regretté que malgré ces efforts  déployés, le secteur forestier connaît de sérieux problèmes de fonctionnement qui lui empêchent de devenir, comme les mines et les hydrocarbures, un secteur créateur des richesses.

Pour le ministre, l’amélioration de la gouvernance forestière qui implique de faire respecter les textes et les lois réglementaires demeure le remède idéal. C’est ici qu’il a appelé toutes les parties prenantes à soutenir le nouveau programme de gouvernance forestière en RDC.

Un engagement de tous

S’appuyant sur le rapport-synthèse produit par CIFOR et WWF en 2017 basé sur les rapports de terrain de vingt et une ONG partenaires de WWF-RDC, le directeur national de WWF-RDC a noté que l’évolution future des clauses sociales dépendra de l’engagement des autorités publiques, associée à l’implication des ONG nationales et internationales, du secteur privé et des communautés locales et autochtones dans la consolidation des acquis obtenus jusqu’ici grâce à l’observation indépendante non mandatée. Pour Jean-Claude Mihindo, pour arriver à ce résultat, le WWF-RDC plaide pour et s’inscrit en faveur des plus d’approches Partenariat public-privé (PPP) et Profit, population, planète (PPP).

Pour le directeur national de WWF-RDC, dans cette optique, les actions conjuguées des différents acteurs devront concourir à pérenniser les acquis des clauses sociales; améliorer les aptitudes des membres des comités locaux de gestion et de suivi à assumer les responsabilités qui leur sont dévolues; à assurer le besoin de formation du secteur privé, eu égard à la complexité des missions de développement qui lui incombent au regard de la loi  et à instituer et consolider le suivi forestier indépendant non mandaté comme une démarche citoyenne complémentaire aux missions de contrôle exécuté par l’administration forestière, admise et acceptée par les autorités publiques et le secteur privé.

Responsabiliser les ONG partenaires

Avouant connaître les limites et les capacités managériales de son organisation, le directeur national de WWF-RDC a noté que la responsabilité de conduire les missions de négociation et de suivi des clauses sociales, la mise en place des conseils consultatifs provinciaux des forêts ainsi que la sécurisation des terroirs des peuples autochtones par la cartographie de leurs espaces incomberaient aux organisations de la société civile partenaire dont le Repalef, la CNCEIB et les ONG partenaires. Leur rassurant de l’appui du WWF-RDC, Jean-Claude Muhindo a appelé ces organisations de la société civile à prendre leur destin en main et à travailler de façon professionnelle. Il a également exhorté le secteur privé à plus d’ouverture et à la collaboration avec la société civile alors qu’à l’administration forestière, il a rappelé que l’absence de consensus sur la légalité due à la contradiction de certains textes d’application du code forestier et l’absence du contrôle faisaient l’objet de critiques de la part des acteurs du secteur forêt, ternissant ainsi, avec son lot de conséquence, l’image du pays.

Après la présentation du projet de programme de gouvernance forestière faite par le coordonnateur du projet, Jean-Marie Bolika, les participants ont posé des questions dont les réponses ont permis à tous d’avoir une même compréhension de ce nouveau plan qui va guider le travail de chacun et de tous, pour la gestion durable des forêts de la RDC.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: le directeur national de WWF-RDC, J-C Muhindo, le ministre Bitakwira, et le premier secrétaire climat et forêt à l’ambassade de Norvège en RDC, Hilde Dahl/Photo Adiac Photo 2: la salle lors du lancement de l'atelier/Photo Adiac

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