GIEC : « Le réchauffement de la planète pourrait atteindre + 1,5°C en 2040 »

Vendredi 19 Janvier 2018 - 18:04

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Si la planète terre est soumise aux conditions actuelles, elle atteindrait dès les années 2040 +1,5°C de réchauffement, affirment les scientifiques du Groupe des experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans un projet de rapport qui sera présenté aux décideurs politiques.

Le niveau engendrerait des conséquences sur les cyclones, la sécheresse ou encore la fonte des glaces. Prenant peur de franchir le seuil initial fixé par l’accord de Paris, les experts invitent à agir urgemment afin d’éviter de forts risques au vu des engagements nationaux. « Il existe un fort risque que, au vu des trajectoires d’émissions (de gaz à effet de serre) et des engagements nationaux actuels, la terre se réchauffe de plus de 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels, générant des risques associés », a-t-on prévenu dans le projet de texte. Poursuivant qu’« aux taux de réchauffement présents, la température globale moyenne atteindrait 1,5°C d’ici les années 2040 ». Vu la persistance des gaz dans l’atmosphère, le monde n’a plus devant lui que douze à seize ans d’émissions au rythme actuel, s’il veut garder 50% de chances de s’arrêter à +1,5°C.

Vers une élévation de 2,7°C

La communauté internationale a pris l’engagement historique de contenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C pour éviter un changement climatique « dangereux ». Les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés ont même fait pression pour limiter le réchauffement à 1,5°C, car au-delà leur propre développement et même leur survie seraient menacés.

Toutefois, au vu des engagements pris, les meilleures connaissances scientifiques actuelles estiment que les projections d’émissions nous conduisent plutôt vers une élévation de 2,7°C de la température de la planète au cours de ce siècle. Ce chiffre peut être indûment optimiste, car il suppose que tous les pays atteindront les cibles de réduction des émissions annoncées récemment ; or certains d'entre eux sont sous réserve d’un soutien financier et technique. Les effets d’un tel réchauffement ne seraient pas uniformément répartis dans le monde, et des événements tels que des canicules sans précédent, de graves sécheresses et d’importantes inondations se produiraient plus fréquemment dans de nombreuses régions, avec des conséquences graves sur la physiologie humaine, les écosystèmes et les services associés.

Le risque potentiel constitué par les « points de basculement » est également de plus en plus préoccupant, à savoir des changements subits et irréversibles induits par le dépassement d’un certain niveau de gaz à effet de serre ou des températures, à l’image d’un changement radical des courants océaniques, explique un expert américain.

En décrivant les climats possibles du XXIe siècle qui résulteraient de différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, les décisions d’aujourd’hui auront un impact sur l’avenir de notre planète et sur l’humanité tout entière.

Pour rappel, ce rapport a été commandé au Giec après l’adoption de l’accord de Paris fin 2015 sous l’égide de l’ONU. Cette somme d’un millier de pages, synthèse des recherches scientifiques mondiales, doit être présentée à l’automne 2018, et accompagnée d’un « résumé pour les décideurs politiques » adopté par consensus par les gouvernements. Le Giec note que le texte peut encore évoluer.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Illustration des conséquences sur la fonte de glaces (DR)

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