Golfe de Guinée : les chefs d’État annoncent la création d’un organe de lutte contre la piraterie

Mercredi 26 Juin 2013 - 5:15

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Réunis les 24 et 25 juin à Yaoundé (Cameroun) pour trouver des solutions au problème de piraterie au large des côtes de cette zone, les dirigeants de l’Afrique centrale et de l’Ouest ont pris l’engagement de mutualiser leurs moyens financiers et militaires pour y parvenir

Dans une déclaration commune rendue publique à l’issue du sommet sur la sûreté et la sécurité dans le golfe de Guinée, les chefs d’État ont souligné l’importance de cet organe chargé de lutter contre la piraterie. Un centre interrégional de coordination sera basé dans la capitale camerounaise. Les dirigeants de la région ont plaidé pour le déploiement d’une force navale internationale dans cette zone, ainsi que pour la mise en place de la « force d’intervention rapide », dont la création a été décidée par l’Union africaine en mai dernier.

En outre, il a été décidé qu’un accord multilatéral contraignant, au-dessus des lois nationales, serait signé entre les différents pays dans un délai de trois ans. De même, l’idée de définir un mécanisme de financement de la lutte contre la piraterie a été approuvée à cette occasion.

Pour le président tchadien, Idriss Déby Itno, assurer la sécurité dans le golfe de Guinée coûte cher. « Pour sécuriser cet espace maritime, il n’y a pas de prix. Nous allons mettre les moyens qu’il faut et en particulier mutualiser les moyens […] avec l’appui de la communauté internationale », a-t-il affirmé.

Selon le Bureau maritime international (BMI), le nombre d’actes de piraterie maritime recensés l’année dernière au large des côtes ouest-africaines a dépassé pour la première fois celui des attaques dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien. Il indique notamment que 966 marins ont été attaqués dans le golfe de Guinée contre 851 marins au large des côtes somaliennes. Quant au montant des marchandises volées la même année dans la région, le BMI estime qu’il se situe entre 34 et 101 millions de dollars (25 à 75 millions d’euros).

Onze chefs d’État étaient présents aux assises de la capitale camerounaise : Thomas Boni Yayi (Bénin), Denis Sassou N’Guesso (Congo), Paul Biya (Cameroun), Goodluck Jonathan (Nigeria), Ali Bongo (Gabon), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Faure Gnassingbé Eyadema (Togo),  Blaise Compaoré (Burkina Faso), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée-Équatoriale), Idriss Déby Itno (Tchad) et Manuel Pinto da Costa (Sao Tomé-et-Principe).

Le golfe de Guinée est une zone maritime située à l’ouest de l’Afrique, dont les eaux s’étendent sur 6 000 km, du cap des Palmes à l’Angola. Elle couvre quatre pays d’Afrique de l’Ouest (Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) et six d’Afrique centrale (Angola, Cameroun, Congo, Guinée-Équatoriale, Gabon, Sao Tomé-et-Principe) auxquels s’ajoutent la République démocratique du Congo et le Nigeria.

Nestor N’Gampoula