Gourmandise poétique : dix poètes ont célébré la femme

Mardi 23 Avril 2019 - 13:02

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Le septième rendez-vous littéraire a honoré la femme à la librairie Les Manguiers des Dépêches de Brazzaville, au cours duquel les déclamations  lui ont été adressées en présence de l’ancien ministre de la Culture, le poète Maxime N’debeka.

La séance  du 19 avril a permis aux  dix intervenants  de déclamer  leurs textes d’amour et de reconnaissance  à la femme. Chacun a  livré trois à quatre poèmes  abordant des thèmes sur les hommages à la femme et les  violences faites contre elle.

Il s’est agi du Dr  Jean Blaise Bilombo Samba ; Emeraude Kouka ; Daniel Isaac Itoua ; Sauve Gérard Ngoma Malanda, Huppert Malanda ; Abraham Ibela ; Pierre Tsémou ; Florent Sogni Zaou ; Emmanuel Eta Onka ; Ramsès Bongolo et Rita Fabien.

Ces hommes de lettres ont  tour à tour déclamé leurs textes au cours des  trois passages consacrés à chacun d'eux durant cette rencontre.Trois poèmes du  Dr Jean Blaise Bilombo Samba ont été lus en sa présence  par  le club de lecture et écriture,  notamment "Eloge de l’hirondelle plus que la solitude",  "Eloge des dunes de Temet en corps de femme" et "Biologie des amants interdits".

« Déjà nos lignes du corps, immensément  libres laissent chanter la chimie du plaisir, les vraies machineries du désert, les oiseaux du sang. O grandeur de l’être dans la fureur des draps. O grandeur du monde dans l’ardent défi des sens. Un temps sans tabous nait du circuit des passions. Soudain un certain désespoir  nous sauve l’âme… », Extrait du texte " Eloge de l’hirondelle plus que la solitude". 

Abraham Ibela a déclamé les textes intitulés "Mon cœur est dans la tombe", "Mon cœur chante". Extrait: « Mon cœur est dans la tombe  derrière  la case familiale d’Otsiedé où gît mère Ekonza à côté du vieux Lelenda, Antoine, Nicolas et Eveline. Emportant  avec elle mon cœur meurtri (...). Mon cœur est dans la tombe de celle que je ne pu culter (…)  La nature me l’ayant arrachée prématurément. Les saisons vont et reviennent selon le calendrier  céleste, les mariages meurent  et peuvent revenir, les coupures d’électricité sont dans la même logique chez nous, les amitiés se tissent  et se de tissent, mère Ekonza est partie pour ne plus revenir en chair emportant dans sa tombe mon cœur affectif dans son cœur irremplaçable(…) Je te pleure sans cœur inconsolable car ta vie m’a été ravie sans préavis » .  

Sauve Gérard Ngoma Malanda a présenté "Lueur" et "Accord", deux textes tirés du recueil "Rêves sur cendres". Les extraits : « Sur ton pubis je bâtis le mur des lamentations. Eponge ma  faute sur tes seins. O ton nombril  mon nombril scellent le nœud. De notre raison . Et nous sommes deux et le temps… » ; « Record du  cor de notre  accord. Sur ton ventre le vent  refuse tout désaccord. La houle de l’amour use ton corps. Accord… »  Le poète a aussi lu son texte  écrit en langue vernaculaire, présenté en version française. Ce  texte, a-t-il dit, est une anthologie qui paraîtra en 2020.

Pour sa part, Florent Sogni Zaou a  déclamé "Elle ne m’a pas attendu", "Tu sais maman" dont voici un extrait: « Elle ne m’a pas attendu  pourtant je lui ai annoncé ma venue au crépuscule. Entendre sa voix  à l’heure ou le soleil se vide de sa dernière goutte de sueur(…) Elle ne m’a pas entendu dire que je venais de serer de mes mains ses seins. M’en volé vers  elle  et lui dire mes rêves demeurés inespérés…Elle ne m’a pas entendu. J’ai vu courir derrière la maison une ombre  qui ressemblait  à ma mère. Mais moi, incapable d’ouvrir cette porte, j’ai simplement conclu qu’elle ne m’a pas entendu ».

"Femme, flamme" ;  "Mon cœur, ma plume  et ma muse s’amusent" ; "Par notre faute nous  autres, vous autres" sont les textes déclamés par Pierre Tsémou .« Femme, flamme   qu’on brûle dans mon corps. Le feu, la faim, la soif, le désir. Tu te dresses et t’adresses à moi tout sourire qu’on tonne de colère, le tonner, ma rage  devant mes déboires. Tu te lèves et soulèves des tonnes de maux de ma galère qu’enseignent  mon cœur et mon corps blessé (…) Femme, flamme de vie pour l’homme tu es l’éternel, tu es eternel, sempiternelle fleur mon cœur porte bonheur. Flamme fleur, flamme  femme, mère de la vie, tu  es un trésor sans prix ». Ce texte est un projet de son nouvel recueil de poèmes qui sortira fin décembre 2019.

 Le poète Maxime N’debeka s’est dit heureux de constater l’effervescence. « Je me retrouve dans les années 1966, 1967 quand ça bougeait, c’est grâce à la poésie que je suis resté en vie. Tout ce que j’ai entendu me rafraichit, cela me donne de l’énergie pour pouvoir continuer la poésie. Je ne peux pas enterrer la poésie, c’est la poésie qui m’enterrera », a t-il indiqué

Emeraude Kouka a lu ses textes  parmi lesquels, "Confession"  et "Timoré". Daniel Isaac Itoua  a présenté "Dieu est femme", Huppert Malanda a déclaméContact sentimental pour Nanaïsa"  ; "Contact sentimental pour Nadisone" ; Emmanuel Eta Onka ; Ramsès Bongolo et Rita Fabien  ont livré respectivement "Marie arche, second souffle", "Ruine et désolation aux femmes victimes du viol" et "L’organe".

Signalons que la prochaine séance aura lieu le 3 mai avec pour invité d'honneur le poète Maxime N’debeka.  Celle  du 31 mai recevra  le colonel Serge Ghoma  Boubenga.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photos : Des poètes déclamant leurs textes

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