Gouvernance : en trente ans, l'Afrique a sorti illicitement 1 500 milliards de dollars

28-09-2013 16:45

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Entre 1980 et 2009, près de 1 500 milliards de dollars auraient été drainés hors de l'Afrique, dont une partie proviendrait de vols en immobilisations de nature illégale dus à la corruption, aux pots-de-vin, à la fraude fiscale, à des activités criminelles, à des transactions concernant des marchandises de contrebande et d'autres activités commerciales illicites à travers les frontières, selon une rapport de la Banque africaine de développement (BAD)

Sur le plan géographique, c'est l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale qui détiennent le record de fuite illicite de capitaux, avec 500 milliards de dollars, soit 37%, suivie de l'Afrique du Nord avec 416,5 milliards de dollars, soit 31%, et l'Afrique du Sud, 370 milliards de dollars, soit 27%. Les transferts nets enregistrés en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest, s'expliquent principalement par des sorties liées aux remboursement d'emprunts et des crédits commerciaux.

Ces flux financiers illicites ont des conséquences directes et indirectes sur les investissements et les revenus pour la santé, l'emploi et pour la transformation du continent.

La corruption, avec le risque et l'incertitude des économies nationales, affaiblit les mesures économiques et sociales mises en place, limitant la perspective d'une croissance plus inclusive, note l'étude, qui fait le lien entre les incitations aux transitions financières illicites et les taux élevés d'épargne et d'investissement.

Le rapport prévoit des mesures stratégiques clés pour mettre fin à la question des flux financiers illicites, notamment la promotion de la transparence dans les systèmes financiers, l'échange automatique d'accords de renseignements fiscaux, des politiques visant à restreindre les flux financiers illicites en provenance d'Afrique, une réforme fiscale en vue de l'élargissement de l'assiette fiscale, la création d'une autorité nationale de réglementation et de gestion des marchés, la réforme des procédures de services douaniers pour réduire la mauvaise évaluation commerciale, et le renforcement des initiatives antiblanchiment d'argent.

      Noël Ndong