Gouvernance forestière : les parlementaires s'allient à la société civile

Samedi 4 Juillet 2015 - 0:15

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Parlementaires, organisations de la société civile (OSC), journalistes… se sont  réunis en atelier au Cameroun, à Yaoundé du 22 au 23 juin 2015 pour discuter de leur collaboration sur la gouvernance forestière dans le Bassin du Congo.

Des estimations combinées de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’office des Nations unies contre la drogue et le crime  (ONUDC), le PNUE et INTERPOL mettent la valeur monétaire de tous les crimes environnementaux organisés entre 70-213 milliards de dollars USD par an. Le commerce illégal des ressources naturelles prive par ailleurs les pays en développement de milliards de dollars de revenus et d’opportunités de développement. La mauvaise gouvernance est l’une des causes principales de la situation.

L’APV/FLEGT apparaît comme une solution pour stopper ce mal. Maixent AGNIMBAT, juriste, spécialiste des ressources naturelles et développement durable estime que les États producteurs du bois adhèrent au plan FLEGT de l’Union européenne sur une base volontaire (APV) afin de garantir la durabilité de l’exploitation forestière. Il explique : « (…) Une grille de légalité prévoit des outils d’évaluation des impacts et des mesures correctives sur le mode de vie des communautés forestières.»

Réalisé avec l’appui financier de l’Union européenne et le DFID, on note comme recommandations de cet atelier de Yaoundé : insérer dans les programmes des médias audiovisuels des émissions sur la gouvernance forestière dans les pays où cela n’existe pas encore ; dans les pays où ce type de programme existent, les comités APV/FLEGT des pays devront fournir des contenus pour les alimenter ; et encourager les partenaires à soutenir par des appuis techniques et financiers la dynamique de collaboration OSC-Parlementaires-Journalistes.

M. SANGARE YACOUBA, Député à l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, président du Réseau Ivoirien des Parlementaires pour la Protection de l’Environnement et des Forêts (RIPPEF), pense que le processus APV/FLEGT est une tribune qui permet aux acteurs de la société civile de donner leurs avis sur la gouvernance forestière à travers leur collège et aussi grâce à leur présence au Comité Technique de Négociation. D’après lui, la forêt marécageuse de la Tanoé existe encore grâce à la collaboration OSC – Parlementaires. «Dans le Nord de la Côte d’Ivoire, l’action conjuguée des ONG et des parlementaires a amené le gouvernement à interdire toute exploitation forestière au-dessus du 8ème parallèle (notamment, l’exploitation du Pterocarpus dit bois de vêne) suite à une mission d’information parlementaire à TAFIRE suscitée par la société civile », a témoigné l’honorable SANGAREY.

De son côté, l’Honorable MIRINDI de la RDC pense que leur  code forestier du 29 août 2002 qui fut précédé d’un Agenda prioritaire pour la relance du secteur forestier en RDC, constitue à ce jour un instrument actualisé au service de la politique nationale en matière des forêts (standards internationaux) et des réalités socioculturelles des milieux ruraux forestiers du pays.

Une bonne initiative 

Pour Hubert Aimé KOUMBA, point focal société civile, le Gabon fournit 8% du bois au niveau mondial. La filière bois gabonaise est le 2ème secteur d'emploi du pays. Pour améliorer cette gouvernance forestière, le Gabon dispose d'un code forestier qui pose les principes de gestion durable des forêts, allant jusqu’à imposer des études d’impact environnemental et social.

Des exemples sont légion dans la gestion des ressources naturelles. Selon Moïse KONO, le  processus de reforme de la loi forestière au Cameroun est assez avancé et a connu une contribution diversifiée des parties prenantes impliquées dans les processus de gestion durable des forêts. Une dynamique des communautés et des OSC en matière de suivi et dénonciation des cas d’illégalité forestière est effective, la qualité des rapports de dénonciation s’améliore au jour le jour. « Les dialogues entre gouvernement et Parlement sur la gouvernance forestière ont permis une amélioration considérable du dialogue entre les communautés et les pouvoir publics, et une amélioration dans la mise en œuvre des politiques publiques (certains programmes et projets en lien avec la gestion durable des forêts)», a révélé Moïse KONO, Plateforme forêt et communauté au Cameroun. 

Flaure Elysée Tchicaya et Jean Thibaut Ngoyi

Légendes et crédits photo : 

Les participants durant les travaux

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