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Gouverner en temps de Covid-19

Mercredi 29 Avril 2020 - 15:50

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L’éruption du Covid-19 à travers le monde n’est pas seulement un défi pour la santé publique. Puisque la pandémie atteint, dans sa déferlante odyssée, les racines de nos manières de vivre au quotidien, elle remet en question leur pérennité devant les incertitudes du lendemain. Bien plus, elle incite à une réorganisation de l’action publique renforcée et adaptée. C’est à une forme de gouvernance d’urgence qu’elle a convoqué les plus hautes instances de gestion de nos Etats.

A l’observateur attentif de la scène qui se joue depuis plus de trois mois au plan international, trois principales caractéristiques de gouvernance signent la ligne de résistance contre la propagation du coronavirus. Elles marquent, à elles seules, l’élan qui mobilise les actions conjuguées des uns et des autres pour aider à sortir de la crise sanitaire. Il s’agit de la responsabilité, la subsidiarité et de la solidarité. Ces caractéristiques définissent les rapports de gouvernance entre celui qui détient le leadership, d’une part, et le groupe pour lequel s’exerce toute action publique. Au cœur de tout, c’est le sens de la responsabilité qui assume l’acte par lequel toute décision doit être prise chaque fois que la situation l’impose. Si la subsidiarité instaure un type de rapport qui met en valeur la concertation avec des associations et des organisations intermédiaires, la solidarité, comme principe, indique la convergence de tous vers l’unité et l’interdépendance. Ainsi se déploient les modes d’action urgente devant une situation dont personne n’avait prévu ni l’étendue ni les désastres sanitaires et économiques.

Il est vrai que les réponses varient donc selon les contextes. Aujourd’hui, en ces temps de Covid-19, elles gardent en priorité les types d’exigences sanitaires, économiques et sociales. Chez nous, au Congo, depuis le début de la crise sanitaire, le président Dénis Sassou N’Guesso est en première ligne dans le combat contre cette pandémie. Il supervise et coordonne les actions qui doivent être menées sur le terrain. Les dynamiques enclenchées sous l’autorité du chef de l’Etat n’ont cessé de donner à la lutte contre le Covid-19 sa pleine dimension d’exceptionnalité. Qu’il s’agisse de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, de l’annonce des mesures visant à limiter la propagation de la pandémie, de la mise en place d’une Coordination nationale de gestion de la pandémie de Covid-19, ainsi que de l’établissement de toutes les instances qui l’assistent, de la création d’un Fonds national de solidarité, nous assistons à l’activation des leviers de gouvernance auxquels notre pays n’était pas habitué. Voilà pourquoi, ces mesures de gouvernance exceptionnelle ne réduisent pas pour autant la pleine action du gouvernement dans son exercice ordinaire. Toutes les initiatives publiques et privées tendent donc à renforcer un dispositif de gestion pour assurer la continuité des services dont le pays a besoin.

Evidemment, chacun pourrait pointer tel ou tel manquement, telle ou telle incohérence. Mais devant une vérité sanitaire qui apporte chaque jour son lot d’informations, il faut avancer avec prudence. Le bon sens devrait au moins l’emporter sur la critique facile et opportuniste.  Car gouverner, ce n’est pas seulement prévoir ; c’est surtout, garder l’initiative et agir.

 

Bélinda Ayessa

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Édition Quotidienne (DB)

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