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Grexit

Lundi 29 Juin 2015 - 14:15

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Ainsi donc ce que l’on croyait impossible, à savoir le « Grexit », autrement dit la sortie de la Grèce de la Zone euro, risque de se produire dans les jours à venir si les Européens ne parviennent pas à s’entendre. Et du coup, resurgissent les craintes de toute nature qui agitent depuis des mois la sphère politique et financière à propos des troubles qui pourraient secouer cette même zone.

Laissons les évènements décider de ce qui arrivera dans les prochaines heures, mais interrogeons nous dès à présent sur les conséquences qu’une crise de grande ampleur frappant l’Europe par suite du défaut de paiement de la Grèce aurait sur les pays comme le nôtre. Rattaché à la Zone euro, depuis le 1er janvier 1999, le Franc CFA sert en effet de monnaie d’échange à quatorze pays africains depuis la disparition de la Zone franc. Il ne pourrait échapper à de grands troubles si la monnaie européenne commune venait à fluctuer brutalement comme le prédisent nombre d’observateurs et d’experts.

Même s’il n’est pas de bon ton, dans les milieux diplomatiques, d’évoquer ce genre de problème, la question mérite d’autant plus d’être posée qu’une bonne partie des réserves des pays ayant le Franc CFA comme monnaie commune se trouve enfermée à Paris dans les caisses de la Banque de France. Est-on certain, dans ces conditions, que si la crise grecque générait une crise plus générale de l’Euro, ces mêmes réserves ne s’en trouveraient pas affectées ? Est-on certain que le Franc CFA lui-même ne subirait pas des fluctuations dangereuses qui affecteraient l’économie des pays qui l’utilisent ?

Souvenons-nous des conséquences qu’eut pour nous la dévaluation brutale du Franc CFA le 11 janvier 1994.  Imposée par la France aux pays qui avaient cette monnaie en partage, la perte de valeur ainsi enregistrée provoqua une dérive économique que l’Afrique paya ensuite au prix fort. Elle fut à l’origine de crises sociales et de troubles politiques que nous ne devrions pas oublier dans le moment présent.

Le pire, bien sûr, n’est pas certain. Mais nous aurions tort, nous Africains, de ne pas nous interroger sur les conséquences directes et indirectes que peut avoir la faillite de la Grèce si celle-ci se confirme.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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