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Guerre froide ?

Mercredi 16 Avril 2014 - 0:06

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Qui est assez peu au fait des réalités terre-à-terre du monde moderne pour croire un instant que les puissances engagées dans le conflit qui déchire l’Ukraine n’ont pas calculé minutieusement leur coup ? L’Europe et les États-Unis, tout d’abord, qui ont encouragé en sous-main la prise de contrôle de Kiev par les anti-Russes afin d’élargir l’Union européenne jusqu’aux portes de l’ex-URSS. La Russie, ensuite, qui a très habilement profité de l’erreur commise par ses adversaires pour reprendre le contrôle de la Crimée et achever de déstabiliser une Ukraine au bord de la faillite.

Dans cette affaire gardons-nous de faire porter à l’un ou l’autre protagoniste la responsabilité du chaos qui s’installe dans ce pays ; l’histoire se chargera bien assez tôt de démontrer que l’Ouest comme l’Est y eurent une part à peu près égale. Interrogeons-nous plutôt sur le risque de résurgence de la « guerre froide » que porte en elle la crise ukrainienne, autrement dit sur l’escalade qui pourrait conduire le couple États-Unis–Europe à en venir aux mains avec la Russie ou réciproquement. Car c’est bien là que se situe le problème géostratégique dont nous voyons de jour en jour croître la gravité apparente.

Nombre de commentateurs évoquent le risque de voir la situation dégénérer dans cette partie du Vieux Continent de telle sorte que la Russie et les Occidentaux en viennent aux mains. Certains vont même jusqu’à dresser un parallèle entre les prémisses de la Seconde Guerre mondiale et l’annexion de la Crimée par la Russie. Les uns comme les autres font probablement fausse route, car l’Ukraine ne présente pour aucune des grandes puissances qui se font face un enjeu tel qu’il mérite de courir le risque d’une déflagration de grande ampleur. Pour ce citer que cet exemple, si le directeur de la CIA américaine se rend à Kiev c’est probablement plus pour évaluer la faiblesse du nouveau régime et en tirer les conséquences que pour jeter de l’huile sur le feu et provoquer la Russie.

Vu de la lointaine Afrique où nous nous trouvons, le temps des rodomontades ne durera guère. Sans doute assisterons-nous encore à quelques gesticulations pouvant faire croire que l’on va vers une crise majeure, mais très vite la raison prendra le pas sur déraison, le calcul le plus froid sur l’envie d’en venir aux mains, le cynisme sur les bons sentiments.

Les Dépêches de Brazzaville

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