Guinée Bissau: Cipriano Cassama jette l’éponge

Lundi 2 Mars 2020 - 12:52

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Investi président par intérim vendredi, le président de l’Assemblée nationale a annoncé sa démission le 1er mars après des menaces de mort.

 

En seulement quarante-huit heures, la Guinée Bissau aura eu deux présidents. D’abord Umaro Sissoco Embalo, annoncé vainqueur par la commission électorale, mais contesté par son rival. Mais au lendemain de la cérémonie de son investiture, l’Assemblée nationale a élu un président par intérim, Cipriano Cassama. Moins de deux jours après sa désignation, l’homme renonce à son poste.

Le président de l'Assemblée nationale s'était fait introniser par les cinquante-deux députés favorables au Parti africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Cipriano Cassama l'avait fait en réponse à l'investiture suivie de l'installation d'Umaro Sissoco Embalo dans ses fonctions de président nouvellement élu de la Guinée Bissau.

Lors d’une brève déclaration depuis son domicile surveillé par des soldats de l’Ecomib, la force de la Cédéao, et des militaires, Cipriano Cassama a expliqué être « menacé ». Il a affirmé que des militaires sont venus chercher sa garde personnelle. Il met donc en avant des raisons de sécurité pour lui et sa famille.

Il dit aussi vouloir éviter une « confrontation, dans l’intérêt de la nation et de la population » et dénonce l’occupation de l’Assemblée nationale populaire par les forces armées.

« Compte tenu des menaces de mort sur ma personne, sur mes gardes du corps, je ne suis pas en sécurité. J’ai décidé de prendre cette décision pour éviter la confrontation entre les forces de l’autre côté et les forces qui me gardent et aussi pour éviter une guerre, je ne sais si je peux l’appeler civile, un bain de sang », a fait savoir Cipriano Cassama.

Pour sa part, le président élu, Umaro Sissoco Embalo, a dit que le désormais ex-président par intérim autoproclamé s'était réfugié au siège des Nations unies, au moment où l'ancien Premier ministre Aristides Gomes se trouvait à la représentation française. Dans le même temps, Embalo renseignait que le président de la Cour suprême était au Portugal. Décidé à mettre un terme à la « pagaille » et renouer ce pays avec le respect des institutions, le chef de l’Etat a annoncé la nomination bientôt des membres du gouvernement dirigé par Nuno Gomes Nabiam.

Umaro Sissoco Embalo, ancien général, ex-Premier ministre, a été donné vainqueur par la commission nationale électorale avec 53,55% des voix, contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, président du PAIGC. Ce dernier, dénonçant des fraudes, avait réclamé qu’on recompte les bulletins et s’en remettent à une décision finale de la Cour suprême.

Yvette Reine Nzaba

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