Guinée-Bissau : le Premier ministre dénonce un projet de coup d’Etat

Mercredi 23 Octobre 2019 - 12:29

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A un mois de l'élection présidentielle, Aristide Gomes a accusé un candidat de l’opposition, Umaro Sissoco Embalo, d’être l’auteur d’un complot contre la République. Ce que l’intéressé a démenti en qualifiant de « cabale » ces accusations.

Dans son message, Aristide Gomes, membre de la première formation parlementaire, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), signale que les instigateurs du projet prévoyaient de le mettre en prison, ainsi que plusieurs de ses ministres, « à la suite d’actions de vandalisme en préparation pour les prochaines heures ». Il a écrit sur sa page Facebook: « Un coup d’Etat est en préparation pour arrêter le processus de préparation de l’élection présidentielle du 24 novembre ».

Pour le Premier ministre de Guinée-Bissau, un pays chroniquement instable d’Afrique de l’ouest, « l’auteur de cet acte » est identifié « clairement et de manière univoque ». Il s’agit, a-t-il poursuivi, de l’ex-Premier ministre, Umaro Sissoco Embalo, candidat à la présidentielle du Mouvement pour l’alternance démocratique, formé par des frondeurs du PAIGC.

Le chef du gouvernement est allé jusqu’à affirmer qu’il détenait des « preuves matérielles » pouvant être dévoilées au moment opportun. Malgré cela, il s’est dit déterminé à poursuivre la préparation du scrutin du 24 novembre, pour lequel douze candidats se sont annoncés, dont le président sortant, José Mario Vaz.

Réagissant à ces accusations, le candidat de l’opposition les a rejetées en bloc. « Je ne suis pas un bandit et je n’entre jamais dans des actions subversives. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas violent. Cela fait un mois que je ne suis pas à Bissau. Ce sont des cabales montées contre ma personne par des gens qui ont peur de moi », a confié Umaro Sissoco Embalo à la presse.

En attendant la tenue du scrutin, la communauté internationale insiste toujours sur le respect de la date prévue malgré les réticences de l’opposition, qui juge ce calendrier difficilement tenable.

Dans le but de favoriser le bon déroulement de l’élection présidentielle, l’Ecomib, la force de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, a renforcé ses patrouilles dans la ville, selon des sources concordantes. Cette force avait été déployée en 2012 en Guinée-Bissau pour y sécuriser la transition politique après le dernier putsch, qui avait interrompu la présidentielle cette année-là.

Le 10 mars dernier, les élections législatives s’étaient bien déroulées dans le pays. Malgré cela, la Guinée-Bissau tente encore de sortir de la crise qu’elle traverse depuis le limogeage, en août 2015 par le président Vaz, de Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC, qui était jusque-là son Premier ministre et qui sera candidat le 24 novembre.

La Guinée-Bissau est une ancienne colonie portugaise, devenue indépendante en 1974 après une lutte de onze ans. Depuis lors, elle a connu quatre putschs, seize tentatives de coup d’Etat et une valse de gouvernements.

 

 

Nestor N'Gampoula

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