Handicap visuel : un plaidoyer pour le livre audio

Jeudi 26 Avril 2018 - 19:30

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L’écrivain Jean-Blaise Bilombo Samba, devenu malvoyant en 2011, a émis le 26 avril, le souhait aux autorités de produire des livres audio afin de lutter contre l’analphabétisme des personnes vivant avec une déficience visuelle.

La défense des droits à l’éducation en faveur des personnes vulnérables a été faite lors de la conférence-débat organisée par l’Association nationale des aveugles et déficients visuels du Congo (ANADVC), en partenariat avec le Centre d’information des Nations unies à Brazzaville.

 La rencontre s’inscrivait dans le cadre de la Journée internationale du livre, commémorée le 26 avril de chaque année dans le monde. Sur le thème « Accès des aveugles et déficients visuels au livre : cas du livre avec l’expérience de vues et vois au Canada », les participants ont suivi un exposé présenté par l'écrivain Jean-Blaise Bilombo Samba.

 L’orateur a partagé son expérience qui l’a basculé dans l'univers de malvoyant ainsi que celle vécue à l’institut « Vues et voie » de l’association canadienne.  Selon lui, le livre audio est un outil vital et primordial pour un aveugle. Il avait accédé à ce genre d'outil après son absence au salon du livre de Paris en 2012.   

« Le livre et la lecture sont comme un moyen de savoir et de culture permettant de sortir de l’oralité. Le plaidoyer fait aux autorités pour la production des livres audio consiste à promouvoir le retour des malvoyants sur la scène sociétale et à avoir une vision transversale », a-t-il dit.  

Jean-Blaise Bilombo Samba a, en outre, déploré la discrimination et les nombreuses difficultés que vivent les personnes déficientes visuelles dans la vie sociale. Parmi celles-ci, figurent le rejet des aveugles par la société et la famille ; l’analphabétisme ; l’illettrisme ; la pauvreté.

Rostand Sita, chef de bureau au ministère des Affaires sociales, a donné une seconde communication sur le thème « Le cas du livre braille avec le vécu des membres de l’ANADVC  ». Il a défini l’historique du braille ainsi que les avantages de cette écriture technique.

Le braille, a-t-il expliqué, contribue au meilleur épanouissement social et s’est étendu aux lettres de l’alphabet, chiffres, notations mathématiques et à l’informatique. Les avantages sont au niveau de la lecture et l’écriture, la mise des étiquettes sur des objets, la recherche de l’emploi, la liste n’est pas exhaustive.

L’échange a porté sur la rareté des livres en braille, les difficultés d’accès à l’écriture braille, la mauvaise utilisation des personnes malvoyantes dans les administrations, le manque d’école de formation, la suppression de la filière de formation des enseignants de ces écoles spécialisées et bien d’autres.  

Notons que cette conférence-débat s’est déroulée en présence de la Représentante de l’Unesco au Congo, Ana Elisa de Satana Afonso, ainsi que du conseiller du chef de l’Etat à la Culture et  arts, Lydie Pongault.  Ana Elisa de Satana Afonso a dégagé l’importance du livre, indiquant qu'il contribue à l’épanouissement personnel d’un individu, au changement social et à l’environnement paisible.   

Lydie Pongault a, pour sa part, assuré les malvoyants de la prise en compte de leur doléances. « Ma présence a permis de me rendre compte de tout ce qui a été souligné comme manquements. Tout ceci est parfois dû au manque d’information à notre niveau », a-t-elle assuré. 

L’Association nationale des aveugles et déficients visuels du Congo est dirigée par Emmanuel Bati.

 

 

 

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

Les participants à la conférence (Adiac)

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