Hausse du carburant : aucun effet d’entraînement majeur sur les prix des produits intérieurs

Mardi 2 Octobre 2018 - 17:12

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le gouvernement central minimise l’impact de la dernière augmentation de 30 %  des produits pétroliers sur le reste de l’économie nationale, assurant en même temps que la commercialisation de ces produits sur l'ensemble du pays va évoluer dès 2019, avec la mise en service d’une raffinerie.

L’annonce sur la radio "Top Congo" du ministre en charge de l’Economie nationale, Joseph Kapika, de l’entrée en service prochaine d’une raffinerie  n’a suscité guère l’enthousiasme des consommateurs. Au cours d’un échange avec la rédaction de cette radio, Freddy E., un usager de la route, a pris le ministre au mot pour le contredire. « Il nous dit que l’Angola dispose des raffineries et la RDC n’en a pas. Plus loin, il rajoute que la RDC, sans raffinerie, vend son essence moins chère que l’Angola. Dans son communiqué officiel, il insiste même sur cette attractivité des prix des produits pétroliers en RDC par rapport aux pays voisins, dont le Congo Brazzaville et l’Angola. Nous comprenons que la construction d’une raffinerie ne représente pas une réponse directe aux préoccupations des consommateurs », a-t-il indiqué.

Après la dernière hausse de carburant, l’on s’interroge finalement sur l’attitude des transporteurs routiers. Seront-ils tentés de procéder unilatéralement à une révision du prix de la course ? Deux jours après, l’on note un mouvement particulier dans ce sens. Réagissant sur cette question, Joseph Kapiaka a balayé du revers de la main toutes les inquiétudes. En adoptant une telle attitude, a-t-il fait savoir,les transporteurs routiers s’attireront déjà la foudre des autorités provinciales qui établissent officiellement la tarification du transport en commun sur l’étendue du territoire de la ville de Kinshasa. De source gouvernementale, nous apprenons qu’aucune convocation du Comité de fixation de la tarification du transport en commun n’a eu lieu depuis la hausse officielle du prix du litre à la pompe.  Au-delà, Joseph Kapika soulève un autre problème difficile à ignorer. « Si vous augmentez le transport en commun de 30 %, comment ferez-vous pour la monnaie ? »,s'est-il interrogé.

Mais il y a aussi la réalité sur le terrain et le discours politique, a rétorqué Freddy E. A ce jour, le problème des petites coupures se pose effectivement avec acuité.  « Le ministre ne devrait pas prendre cette question à la légère. Il ne circulen pas la journée en taxi ou taxi-bus. Nous avons l’expérience. Les transporteurs n’hésitent pas à arrondir le tarif de la course ou à multiplier les "demi-terrains", au grand dam des clients. Quelque part, le ministre assure également que les transporteurs, en cas d’une hausse illégale, risquent de se mettre à dos les usagers. Si on en arrive là, cela veut juste dire que les autorités publiques n’ont pas fait leur travail en amont »,  a repliqué l'usager de la route.  

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non