Haut Katanga: Félix Kabange Numbi : « Joseph Kabila est le père de la démocratie en RDC »

Samedi 1 Septembre 2018 - 17:02

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Au cours d’un récent entretien avec la presse de la province, le ministre de l’Aménagement du territoire et rénovation de la ville, en séjour à Lubumbashi, a commenté l’actualité politique du pays à la lumière des derniers développements avec, en toile de fond, la décision du chef de l’Etat de ne pas briguer un mandat supplémentaire à la magistrature suprême.

« J’ai le sentiment du devoir accompli ». C’est en ces termes que s’est exprimé  Félix Kabange Numbi, répondant à une question de la presse locale portant sur une pré évaluation de sa mission dans le Haut Katanga, plus précisément à Lubumbashi où il a pris ses quartiers. Au cours de son entretien le 29 août dernier avec la presse lushoise, ce membre du Comité stratégique du Front commun pour le Congo (FCC) a inscrit son périple katangais dans le cadre du devoir de redevabilité qu’il était en droit d’honorer vis-à-vis de cette population. La motivation essentielle de son déplacement, a-t-il expliqué, reposait sur un besoin longtemps ressenti, celui de pallier le manque d’informations auquel ses compatriotes de cette partie du pays étaient confrontés. Ce qui laissait le champ libre aux spéculations de toutes sortes alimentées par ceux qui avaient la prétention de parler au nom du peuple katangais sans en avoir la qualité.

Coupée des réalités politiques de Kinshasa qui concentre l’essentiel de l’activité politique nationale, la population katangaise était, selon le ministre, livrée à elle-même, presque déconnectée par rapport aux enjeux politiques actuels du pays. Pour Félix Kabange, il était dès lors impérieux de venir leur livrer la bonne information en rapport avec les derniers développements de la vie politique nationale avec, à la clé, la renonciation par Joseph Kabila à briguer un troisième mandat. D’où son plaidoyer en faveur de l’établissement d’une véritable courroie de transmission entre les politiques au niveau provincial et national afin d'annihiler, par une communication efficiente et agissante, toute velléité de désinformation.  

D’où les échanges qu’il a eus avec les différents groupes sociaux et politiques de la province. Le geste posé par le président de la République était au centre de ses différentes interventions,  un acte mal digéré par une population katangaise qui n’en saisissait pas la portée, encore moins le choix qu’il a daigné porter sur Ramazani Shadary. Félix Kabange s’est investi, au nom de sa plate-forme, dans une campagne d’explication sur le bien-fondé de la décision prise par Joseph Kabila, et surtout, du choix de son dauphin. A ce sujet, il a indiqué que la désignation du secrétaire général du PPRD procédait d’une consultation des forces politiques et sociales du FCC à qui il était demandé de proposer au moins quatre noms. Et de préciser que c’est sur la base d’un critérium bien défini que le dauphin fut choisi parce que répondant au profil édicté.

Ce membre du comité stratégique du FCC a estimé, par ailleurs, que toute considération d’ordre ethnique ou tribale était mise de côté pour privilégier l’intérêt supérieur du pays car ce qui comptait, par dessus-tout, c’était la passion du Congo. Il s’est agi, a-t-il dit, d’un choix de la famille FCC qui transcendait les considérations individuelles. Une façon de répondre à tous ceux qui voulaient faire de la présidence de la République une chasse-gardée du Katanga, réduisant ainsi les autres provinces à la portion congrue de simples contemplateurs. « Nous devons être ouverts aux autres, les fédérer autour de nous et savoir faire des concessions », a martelé le ministre.

Un exécutif multi facettes

Félix Kabange a du reste profité pour lever une équivoque sur la candidature de Ramazani Shadary qui, a-t-il déclaré, est le candidat du FCC et non du gouvernement. La nuance est de taille, a-t-il précisé. Et d’expliquer que l’actuel gouvernement issu de l’Accord de la Saint-Sylvestre est multi facettes parce que contenant en son sein diverses composantes (la majorité présidentielle, le Rassemblement de l’opposition signataire de cet accord, l’opposition républicaine, l’opposition issue de l’accord du 18 octobre et la société civile). Il s’agit donc de cinq composantes à part entière, chacune sauvegardant son autonomie d’action bien que diluée dans la plate-forme. Aussi a-t-il conclu, tout en étant membres du FCC, le premier ministre Bruno Tshibala et les autres ministres issus du Rassemblement de l’opposition gardent leur statut d’opposants. Autrement dit, chacune des composantes au sein de cette grande coalition électorale garde son identité et présente ses candidats aux scrutins autre que la présidence de la République, parce que liée par la Charte de la plate-forme dont elle est signataire. Cette Charte astreint les membres du FCC à soutenir son candidat à la présidentielle indépendamment des statuts politiques des uns et des autres.  

S’agissant de la majorité présidentielle aujourd’hui reversée dans le FCC, Félix Kabange Numbi a indiqué qu’elle continue à exister comme telle. En tant que composante majeure du FCC, a-t-il dit, elle saura faire des concessions au nom de la solidarité avec les autres lors de la répartition des postes après les élections, sans tenir compte de son influence ni de son poids politique au sein de la plate-forme, a indiqué Félix Kabange Numbi.

Revenant sur Joseph Kabila, Félix Kabange Numbi a mis en relief sa constance politique. C’est en homme libre, sans pression aucune, qui a pris la décision de se choisir un dauphin alors qu’il avait la latitude de modifier la Constitution, via un référendum, ou même de se représenter en faisant valoir son impérium, a-t-il fait constater. Pour lui, une telle attitude traduit le sens de la parole donnée qui caractérise le chef de l'Etat puisqu’il a toujours déclaré qu’il respecterait la Constitution de son pays. « Il l’a dit, il l’a fait », a-t-il commenté.

C’est à juste titre qu’il le considère comme le « père de la démocratie congolaise » car après toutes les étapes historiques qu’a connues le pays depuis Léopold II, il a fallu attendre 2006 et 2011 pour voir le souverain primaire exercer enfin son droit de vote. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Kabange Numbi

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