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Mardi 1 Décembre 2015 - 16:30

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Revenons un instant sur la visite que le pape François vient d’effectuer à Bangui. Pour dire simplement combien nous sommes heureux que ce séjour à très haut risque au cœur de la capitale centrafricaine se soit déroulé sans le moindre incident, contrairement à ce que redoutaient la plupart des observateurs et pratiquement tous les experts en matière de sécurité.

Ayant écrit à maintes reprises, ici même, que le chef de l’Église catholique ne devrait pas tenter le diable en achevant sa première tournée sur le continent africain dans un pays en proie à de terribles violences religieuses, nous nous devons de reconnaître publiquement que le Dieu dont il est le premier serviteur lui a donné raison. Et d’ajouter que le courage dont il a fait preuve en cette occasion contribuera sans doute de façon décisive à apaiser les tensions qui ensanglantent ce pays frère depuis des mois.

Ce qui aurait pu se muer en une tragédie planétaire si, par malheur, les communautés catholique et musulmane avaient cédé une fois encore à la folie meurtrière qui les dresse l’une contre l’autre est devenu, bien au contraire et contre toute vraisemblance, un trait d’union dont une paix durable peut sortir. Pour ceux qui croient en l’existence d’un être suprême  dont les hommes doivent suivre l’enseignement l’évènement que nous venons de vivre ne peut être perçu que comme un signal fort ; et pour ceux qui ne partagent pas cette croyance, mais qui aspirent à la paix il est à coup sûr interprété comme la preuve que tout est désormais possible, y compris l’impensable, dans un pays que l’on disait voué inexorablement à la guerre.

Les mois à venir diront si les Centrafricains ont su  tirer de la grande aventure qu’ils viennent de vivre la leçon fondamentale qu’elle comporte, à savoir que l’homme est capable de surmonter ses pires instincts lorsque l’un d’entre eux démontre par son attitude que le pire n’est pas écrit d’avance. Mais ce que l’on peut exprimer dès à présent c’est que la venue du pape François à Bangui a redonné courage à ceux qui se battent pour réconcilier leur peuple avec lui-même.

Dans l’époque très matérialiste où nous vivons, la preuve vient d’être faite que la foi est plus que jamais capable de renverser les montagnes.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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