Hommage : Louis Marie Nombo Mavoungou : un acteur de la maritimisation de l’économie congolaise

Mercredi 11 Janvier 2017 - 16:15

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Le secteur maritime congolais vient de perdre l’un de ses fervents promoteurs, notamment l’ancien ministre des Transports maritimes et de la marine marchande, Louis Marie Nombo Mavoungou, dont l’inhumation a eu lieu le 11 janvier 2017 à Pointe-Noire.

Homme rompu à la tâche, il ne ménageait aucun effort pour trouver les voies et moyens devant permettre d’assurer la promotion des activités du secteur maritime congolais, africain, voire même du monde.

L’illustre disparu a laissé une bonne image lors de son passage à la tête de la direction générale de la Marine marchande, en apportant une forte impulsion à cette administration, représentant principal des intérêts de l’Etat en mer.

Il a notamment œuvré pour le renforcement de l’autorité de l’Etat en mer, la formation des gens de mer, le développement des activités des auxiliaires maritimes, le contrôle des navires desservant le Port autonome de Pointe-Noire (PAPN), la liste n’est pas exhaustive.  

Louis Marie a aussi assumé les fonctions de secrétaire d’Etat chargé du transport maritime, peu avant sa nomination en 2005 à la tête du ministère des transports maritimes et de la marine marchande. Cette ascension illustre bien le dévouement de ce dernier en faveur du développement du secteur maritime ; un secteur stratégique de l’économie congolaise.

Au nombre des actions ayant marqué son passage à la tête du département des transports maritimes, l’on peut citer l’organisation de la première course de voiliers reliant Pointe Rouge à Marseille en France à Pointe-Noire ; la tenue réussie de la table ronde des bailleurs de fonds sur le financement du Programme d’investissements prioritaires (PIP) du PAPN ; l’évolution positive du projet du Guichet unique des opérations transfrontaliers (GUOT), connu au départ sous l’appellation de GUMAR (guichet unique maritime) ; le lancement de la Revue congolaise des transports et des affaires maritimes qui est devenue plus tard la Revue africaine des affaires maritimes ; la redynamisation de la Société congolaise de la manutention de bois (SOCOMAB) et du Conseil congolais des chargeurs (CCC) ; la création de la Société de gestion des services portuaires (SGSC).

Grâce au PIP, les installations du PAPN ont été modernisées, le terminal à conteneurs élargi, des quais rénovés avec l’installation des portiques qui ont permis d’améliorer les cadences du port, de réduire la durée du passage des marchandises et d’augmenter le trafic du port.    

Au plan africain, il sied de souligner le passage de Louis Marie  Nombo Mavoungou à la présidence en exercice du Mémorandum d’entente sur le contrôle des navires par l’Etat du port dans la région d’Afrique de l’ouest et du centre (Mou d’Abuja) qui regroupe 19 pays de la région.

Il s’agit notamment, de l’implantation à Pointe-Noire, sous la gestion de ce dernier, d’un centre d’information et de documentation de cette institution panafricaine qui prône entre autres, la lutte contre la navigation des navires défectueux dans les eaux maritimes sous juridiction des Etats membres.

En sa qualité de ministre des Transports maritimes et de la marine marchande du Congo, Louis Marie Nombo Mavoungou a pris part aux rencontres de l’Organisation maritime internationale (OMI) aux côtés de ses homologues du monde et du secrétaire général de l’institution de l’époque, le Grec Efthimios Moutropoulos. À ce jour, le Congo est l’un des rares pays ayant ratifié presque la totalité des conventions maritimes de l’OMI.

Louis Marie Nombo Mavoungou est détenteur d’un doctorat en économie obtenu à l’Université de Grenoble et d’un diplôme d’administrateur des affaires maritimes décroché à Bordeaux en France. Il a tiré sa révérence au moment où le Congo avait encore besoin de ses idées et de son engagement au regard de la montée en puissance des actes illicites en mer et de la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée.

« Le choix de la République du Congo en faveur d’une économie libérale et ouverte sur l’extérieur, confère à nos échanges internationaux de marchandises une importance particulière dans la mise en œuvre d’une stratégie de développement économique et social autoentretenu. Il est reconnu que le transport maritime assure près de 90% du commerce extérieur de la République du Congo et, de ce fait l’importance de la mer comme support des principaux vecteurs de ces échanges (importation/exportation) apparaît à l’évidence », écrit l’illustre disparu dans le n°3 de la Revue congolaise des transports et des affaires maritimes parue en 2005.  

Christian Brice Elion     

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