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Hommes d'Etat

Samedi 14 Novembre 2020 - 17:58

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Un geste noble qui ne peut passer inaperçu. La rencontre, le 11 novembre, à Abidjan, entre le président ivoirien, Alassane Ouattara, et le chef de l’opposition, Henri Konan Bédié, peut être considérée comme un premier pas franchi par les deux hommes vers l’apaisement. Les Ivoiriens étaient à la recherche d’une telle issue au lendemain de l’élection présidentielle du 31 octobre, de laquelle leur pays est sorti divisé.

 Geste appréciable d’autant plus que les ex-alliés sont à peu-près convaincus d’une chose : s’ils se hasardent à lâcher leurs partisans à la conquête du pouvoir politique par d’autres moyens que ceux définis par la compétition pacifique, la Côte d’Ivoire en pâtirait encore pour plusieurs années. Les violences postélectorales de 2010-2011 rappellent par leur ampleur qu’une crise supplémentaire ferait de Ouattara et Bédié les acteurs d’une tragédie que tous les deux et d’autres personnalités ivoiriennes de premier plan auraient de la peine à justifier.

La Côte d’Ivoire, pour ne pas le dire assez, est un pays en quête de paix intérieure et de réconciliation depuis le décès du père de l’indépendance, Félix Houphouët Boigny, en 1993. Cela explique entre autres pourquoi certaines personnalités parmi les plus en vue d’hier sont hors du pays. C’est notamment le cas de l’ancien président, Laurent Gbagbo et de l’ancien Premier ministre, Guillaume Soro. Si tous les deux ont été cooptés dans le gouvernement virtuel de transition proclamé le 5 novembre dernier par l’opposition, il va sans dire que ces derniers en hommes politiques expérimentés n’en attendaient pas grand-chose.

Maintenant que la glace de la méfiance a été brisée comme l’a révélé Henri Konan Bédié à l’issue de sa rencontre avec son « cadet » Alassane Ouattara, lequel implorait de parler à son « aîné », les tensions survenues après le scrutin présidentiel remporté par ce dernier pourront être évitées. Les deux camps ont encore des préalables à évacuer concernant l’élargissement des membres de l’opposition emprisonnés et la reconnaissance de la légitimité du président élu.   

Rarement les grandes nations se sont inspirées des petites quand il s’agit du rétablissement de la confiance entre des acteurs en conflit. Peut-être que la posture d’hommes d’Etat soucieux de préserver leur pays des déchirements assumée publiquement par Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara pourrait servir d’exemple à d’autres dirigeants sous d’autres cieux.

Les Dépêches de Brazzaville

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